PREMIERE | ergen101 – zbeul101 [CRAQUAGES]
Concept visant à aider les victimes du « métro-boulot-dodo » via l’exploitation de la musique break and bass, le collectif et label Craquages, créé par les trois artistes ergen101, Meli Mena et BisouBisou sortira fin avril, sa seconde compilation.
Parmi les artistes invité·es : Machka, Konalgad, Bernadette, MAYFLO, fa:act, D3MOR Youthman, Shonen Bat, Fairiez, BisouBisou et ergen101 dont on vous fait découvrir en exclu le track zbeul101.
Quelle est l’histoire derrière le nom du label ?
L’idée derrière Craquages, c’est de proposer des espaces dans lesquels toute personne puisse se sentir libre de lâcher sa frustration, sa colère, toutes ces émotions enfouies que le cadre de la vie quotidienne empêche d’exprimer naturellement : une sorte de catharsis par la teuf. On avait par ailleurs tous les trois l’envie de participer à notre échelle au développement de la culture break/bass music à Paris, une scène encore trop sous-représentée à notre goût, et quelle belle manière de pouvoir y ajouter notre humble pièce à l’édifice !
Plutôt EP solo ou compilation ?
Pour l’instant, plutôt compilation. Ce qu’on aime dans ce format, c’est d’abord le côté fédérateur : c’est tellement riche de pouvoir réunir et rencontrer des artistes talentueux·ses réparti·es un peu partout en France ou dans le monde et dont on admire le travail sous un même projet. Aussi, il y a quelque chose d’assez magique lorsque se dessinent les facettes singulières d’une compilation sur la base de quelques mots/thèmes donnés en ligne directrice et de sentir une forme de synergie de groupe en émerger.
Que pensez-vous de la scène électronique aujourd’hui ? Si vous deviez changer ou améliorer quelque chose sur notre scène, qu’est-ce que ce serait ?
On trouve que la scène actuelle est encore trop violente tant au niveau individuel que systémique, particulièrement envers les personnes sexisées et racisées. On rêverait d’une scène plus inclusive, plus paritaire en termes de programmation mais aussi dans les postes des différent·es acteurices du monde de la nuit (programmateurices, ingénieur·es, stage manager…), d’une scène plus bienveillante et sécurisée notamment dans les clubs. Il est de la responsabilité de chacun·e de se former et de sensibiliser aux VHSS (Violences et Harcèlement Sexistes et Sexuels) et à la RDRD (Réduction Des Risques et des Dommages pour les conduites addictives), tant celle du public que celle des acteurices de la scène, afin de transformer notre scène en des lieux plus libres et inclusifs, et en protégeant au mieux ces espaces fragiles.
Comment le VA a-t-il vu le jour ? Peux-tu présenter les artistes présent·es sur le VA ?
L’idée d’un VA s’est présentée assez naturellement dès le départ. On avait toustes les trois l’envie de se mettre plus sérieusement à la prod, ce projet de compilation nous a fourni le cadre de travail parfait pour explorer tout ça tout en nous permettant d’affirmer l’identité musicale et la DA de Craquages.
Pour ce 2ème volume, on a à nouveau réuni 11 artistes qui représentent assez fidèlement chacun de nos trois univers pour vous offrir un panel de ce à quoi ressemblent les Craquages. Voici la dream team dont vous découvrirez les premieres au fil des prochaines semaines en attendant la release le 29 avril : Machka, Konalgad, Bernadette, MAYFLO, fa:act, D3MOR Youthman, Shonen Bat, Fairiez, BisouBisou et ergen101. Il se pourrait même qu’il y ait une release party en région parisienne mi-mai…
Question pour ergen101 : Peux-tu nous parler du track ‘zbeul101’ ?
ergen101 : Je voulais vraiment produire un tool track bien club que j’aurais envie de jouer, je suis vraiment allé à fond dans cette idée. Dans ‘zbeul101’, il y a d’abord le côté zbeul qu’on ressent bien puisque le track part dans tous les sens en passant par différents genres parmi ceux que j’aime dans la musique club (grime, trap, jersey club, baile funk, dancehall, juke). Le ‘101’ c’est pour le côté ‘back to basics’ et ça donne au track une allure de caricature que j’aime bien. C’est une sorte de zbeul plus ou moins cohérent où les sonorités clichés et les rythmes familiers réveillent l’envie de turn up.
Quels sont vos projets à venir ? Comment souhaitez-vous évoluer dans les prochaines années ?
On est toustes les trois d’accord pour dire qu’on a encore du taff avant de proposer ces espaces dont on rêve, où chacun·e pourrait se sentir libre et en sécurité de craquer comme iel le souhaite tout en respectant les limites et besoins des autres. On aimerait apprendre à créer les conditions pour que de tels espaces voient le jour, en nous instruisant davantage sur comment apporter plus de sécurité dans les clubs, en s’éduquant et en sensibilisant aux VHSS dans le milieu de la nuit, en prévoyant des stands de RDRD, en prenant en compte les conséquences environnementales… L’idée est de réfléchir à comment construire ensemble une scène plus inclusive et respectueuse, à quelles décisions prendre pour porter ces valeurs qui nous sont chères.