PREMIERE | Blutch – 2684 [Organics Matter]

Fruit d’une résidence artistique organisée par Electronic Consortium et Dans La Zone à l’Hôtel Pasteur à Rennes, la compilation « Organics Matter » réunit 9 artistes qui nous plongent dans un monde de science-fiction ravagé où l’espoir survit grâce à la musique. 

Pour sa track 2684, Blutch, figure montante de la scène électronique révélé sur les scènes d’Astropolis ou encore des Transmusicales, explore une techno mentale, mêlant des textures futuristes à des violons mélancoliques. Un voyage sonore immersif qui témoigne une fois de plus du talent singulier du producteur breton.

Pour l’occasion, nous avons posé quelques questions à Electronic Consortium, Dans La Zone et Blutch pour en savoir plus sur ce projet, bien plus qu’une simple compilation.

 

Pouvez-vous présenter vos deux structures Electronic Consortium et Dans la Zone ?

Electronic Consortium : Fondé en 2018 sur les ondes nantaises de la radio DY10, Electronic Consortium a vu le jour comme une série de podcasts mensuels dédiés aux musiques break et electro. Rapidement, la richesse de talents locaux à pousser ses membres à créer le label Electronic Consortium Records. Depuis, Electronic Consortium s’attache à promouvoir la musique d’artistes inspirant.es et prometteur.euses.

Le label a tenu à développer son identité autour de la science-fiction notamment en collaborant avec des illustrateur·rices pour réaliser l’artwork de chaque sortie, et ainsi aider à pousser les portes d’un monde ou l’auditeur·rice garde toujours la liberté d’interpréter et s’approprier l’univers.

Dans La Zone : Fondée en 2019 à Quimper, Dans La Zone (DLZ) est une structure associative ayant pour but de soutenir les artistes locaux et de participer à la dynamique culturelle. L’association a d’abord fait ses armes en organisant des événements dans les bars et clubs de son fief. Rapidement, elle a lancé son label avec la volonté de faire dialoguer les univers musicaux. Ce label explore des styles variés comme le break, la progressive trance, la techno, et propose également Contrebande, une capsule où le hip-hop se mêle à la musique électronique. Mais DLZ, c’est aussi de l’accompagnement artistique, avec de beaux projets comme Gneiss, J.Deere 420 et bien d’autres, qu’elle soutient dans leur développement sur la scène locale et au-delà.

En 2024, DLZ inaugure La Java, sa première curation : un open air en plein centre-ville de Quimper accompagné de trois événements annexes, marquant un retour aux sources.

De nombreux projets sont en préparation, promettant de nouvelles expériences à venir…

 

D’où est né ce projet de résidence artistique ?

Le projet est né de discussions en soirée entre Tim (DLZ) et Mathieu (EC) ou l’on s’imaginait organiser un événement à la ferme de Quincé et prolonger cette dynamique en créant une résidence artistique à la suite. Aucun de nous deux n’avait jamais réalisé un tel projet et la curiosité de voir ce que cela pouvait donner nous a motivé.

On s’est vite tourné vers l’Hôtel Pasteur qui est un lieu d’expérimentation ouvert aux habitant.es en plein cœur de Rennes.

L’objectif de cette résidence était de sortir les artistes de leur cadre habituel, de les rassembler hors les murs, et de stimuler les collaborations. Nous voulions également créer des rencontres entre artistes, afin de favoriser des échanges créatifs.

En parallèle, l’idée était aussi de démystifier le processus de création d’une compilation à travers des capsules vidéos.

 

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Comment s’est porté le choix des artistes pour cette résidence ?

Le choix des artistes s’est fait de manière naturelle. D’un côté, nous avons sélectionné des artistes avec qui nous collaborions déjà, et de l’autre, nous avons intégré des projets qui nous inspiraient et que nous avions envie d’explorer.

Au fond, ce qui a guidé notre sélection, c’est avant tout une affinité musicale. En prenant du recul, on réalise que ce qui relie ces artistes, c’est leur amour commun pour la production musicale. Et aussi, tous, d’une manière ou d’une autre, ont déjà exploré le break dans leurs créations, ce qui apporte une belle cohérence au projet.

On est super contents d’avoir pu accueillir ACK, BLUTCH, DJ LM$, EARL NEST, LEMON SHADEN, SWOOH, GNEISS, OPA, DIMMÄ et CHARLIE MEUNIER pour la captation vidéo de cette résidence.

 

Vous avez donné une thématique centrale pour préciser la direction artistique du VA. Dans les faits, comment ces trois jours de résidence se sont déroulés ?

L’idée était de définir une direction artistique pour fédérer les artistes autour d’une vision commune. Pour cela, nous avons transmis une note d’intention qui incluait un scénario de science-fiction que nous avions écrit et un emploi du temps des 3 jours de résidence. Cette note était enrichie d’un moodboard composé d’images générées par l’IA ainsi que d’un nuage de mots-clés, le tout destiné à tracer une ligne directrice qui puisse inspirer les artistes.

Quelques jours avant le début de la résidence, les artistes ont ainsi pu s’immerger dans l’univers proposé. On a rapidement vu naître des échanges entre eux autour du synopsis : certain.es se sont approprié.es l’histoire pour la prolonger, d’autres ont imaginé des fragments ou des variations.

Dès leur arrivée en résidence, les artistes semblaient déjà porteurs d’images et de sonorités précises qu’ils souhaitaient exprimer. Beaucoup évoquaient l’idée d’une forme de fin du monde, avec une ambiance imprégnée d’une esthétique cyberpunk. Ces échanges et ces références partagées ont contribué à nourrir la cohérence artistique du projet.

Les moments de débrief ont également renforcé l’ancrage de la direction artistique. La plupart des artistes expliquaient leurs tracks en lien direct avec l’univers défini..

Il faut dire que la thématique choisie résonne avec l’imaginaire collectif. Elle puise autant dans les références des fictions populaires que dans des préoccupations contemporaines. Ce double écho, à la fois familier et actuel a sans doute facilité l’appropriation de la DA par les artistes, tout en leur offrant un terrain de création.

 

Blutch, peux-tu nous dire quelques mots sur ta track 2684 ? Quelle est l’histoire derrière son nom ?

Blutch : C’est l’année dans laquelle il fallait se projeter dans cette résidence. C’est donc le futur. Futur auquel on pensait beaucoup pendant ce projet car il y avait le RN plus proche de l’élysée que jamais.

 

Quel a été ton processus de création ?

Blutch : Pour la compo c’est un test de techno mentale, avec une recherche de textures futuristes et bien sur des violons mélancoliques pour l’espoir, il en faudra peut-être bien plus pour survivre en ces années là.

 

Tu as aussi composé une track avec Earl Nest, récemment sortie en exclu sur Tripalium. Comment s’est passée cette collaboration ?

Blutch : Un grand bonheur d’avoir enfin pu produire avec Earl Nest, avec qui nous partageons beaucoup d’amours musicaux en commun. Rone, Jon Hopkins et Djrum, sur ce morceau là, ne sont pas très loin.

 

Un mot pour la fin ?

On espère que vous apprécierez le projet autant que nous avons aimé le vivre et le développer. On remercie tous.tes les artistes qui ont participé et contribué à donner vie à cette compilation. Un immense merci à Charlie Meunier, le vidéaste, pour son travail de fou, il a su démystifier avec brio les différentes étapes du processus de création artistique. Merci à l’Hôtel Pasteur pour son accueil bienveillant, à Anaïs pour son aide précieuse, et à Gens de C Lab pour son passage !

C’est un projet qui nous a réellement fait kiffer, on ne s’imaginait pas forcément avoir de si bon retours de la part des artistes. Qui sait… peut-être qu’il y en aura d’autres à venir 😉

 

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