Technopol Mix 099 | KSU

Nouvelle figure de proue de la scène marseillaise, la DJ et productrice KSU, co-fondatrice du collectif Pata Negra, insuffle un vent de fraîcheur dans le paysage musical. Avec une fusion habile entre break, bass, guaratek et 4×4, elle façonne une signature sonore singulière, à la fois percussive et intense.
À l’occasion de ce 99ᵉ podcast de notre série Technopol Mix, elle revient sur son parcours, l’importance du collectif et la connexion profonde qu’elle établit avec le public. Rencontre.

 

Peux-tu nous parler de tes premières rencontres avec la musique, et de la façon dont la musique électronique s’y est immiscée ?

La musique électronique est entrée relativement tard dans ma vie. J’ai grandi dans un univers métal/rock, bercé par des groupes comme Linkin Park, System of a Down ou The Strokes. Mon frère avait un groupe de métal, et dès l’âge de 8 ans, j’étais devant la scène, sur les épaules des plus grands, à vibrer avec l’énergie des concerts, aussi bien sur scène que dans le public. Aujourd’hui, je retrouve un peu cette même intensité dans les soirées Drum and Bass, l’énergie du public, la manière de danser, le public en lui même aussi.

Pendant mes études, je me suis plongée dans le rap, un univers qui m’était totalement inconnu. J’ai dû rattraper tous les classiques. Ce n’est qu’ensuite que la musique électronique a pris une place importante dans ma vie, avec d’abord des influences house, funk et très percussives.

J’ai véritablement évolué dans cet univers avec la création de mon collectif. Au fil du temps, je suis passé de sets de cumbia à des sets très G-House, break, bass, explorant différentes influences sans jamais m’imposer de limites à un genre précis.

 

Qu’as-tu préparé pour ce podcast ? Peux-tu nous parler un peu de ta sélection ?

J’ai préparé un podcast assez bouncy, une petite dose d’énergie qui rassemble les différentes influences qui me représentent, si je peux dire. En passant du break à la bass, puis à des sons plus groovy en 4×4, le set évolue progressivement en BPM et en intensité.

J’aime évoluer entre différents styles, jouer avec les rythmiques et exploiter les possibilités de jeux de voix et de pass-pass entre les morceaux.

J’ai un petit crush sur un son qui me fait beaucoup rire vers les 11 minutes, un petit remix qui représente tous les genres de musique que j’affectionne.

 

En tant qu’artiste, comment souhaites-tu évoluer dans les années à venir ? Y a-t-il un nouveau moyen d’expression artistique que tu aimerais utiliser ?

J’aimerais réussir à trouver un équilibre entre la production, les gigs et l’organisation d’événements. Ce sont un peu les trois piliers essentiels pour moi, tant dans mon évolution en tant qu’artiste qu’en tant que personne.

J’aimerais aussi progresser en production et sortir mon premier EP bientôt. Je commence à imaginer comment intégrer du live dans mes sets, que ce soit avec des percussions, de la voix… À voir.

J’avoue me laisser beaucoup porter par les rencontres et les opportunités qui se présentent. J’aime ne pas avoir un plan tracé, mais plutôt prendre le temps de m’investir dans des projets qui m’inspirent et qui me font grandir, humainement et artistiquement.

 

Tu fais partie de la team Pata Negra ? Quels sont les traits et les valeurs du collectif qui sont similaires aux tiennes ?

Avoir un collectif est essentiel pour moi. C’est avec lui que j’ai grandi dans la musique et l’événementiel. L’énergie de groupe est hyper motivante, et on a toujours été assez alignés sur nos envies, nos idées d’évolution et nos projets.

Être entourée de quatre autres artistes aux influences diverses m’a permis d’évoluer énormément en tant que DJ et productrice, sans me limiter à un seul univers musical.

C’est aussi quelque chose qu’on essaie de retranscrire dans nos soirées : on veut avoir la liberté de jouer les styles qui nous inspirent, de surprendre et de créer un espace où le public nous fait confiance musicalement et se sent bien.

 

Quel est ton processus artistique lorsque tu produis de la musique ?

J’aime souvent partir d’une ligne de basse ou d’une voix, puis m’amuser à les déconstruire et les assembler de plein de façons différentes, comme un petit puzzle musical.

Je sais aussi que j’aime commencer par l’intro d’un morceau : créer un univers avec très peu d’éléments, puis ajouter progressivement de la texture et de l’intensité. Ensuite, je construis le morceau au fur et à mesure, sans forcément savoir où il va évoluer. J’aime pouvoir me surprendre moi-même, passer d’une rythmique 4×4 à du break ou encore Jersey.

Je ne me fixe pas vraiment de règles en production, mais j’essaie d’instaurer une certaine régularité dans mes sessions de travail.

Je produis depuis seulement un an, mais c’est assez satisfaisant de pouvoir, à un moment donné, poser une idée, retranscrire ses influences et les transformer en musique.

 

Qu’est ce qui te séduit dans l’approche de la performance et de la scène ?

Je dirais que c’est le lien avec le public. Je vois chaque set comme un date avec lui : je veux le séduire le surprendre et l’emmener dans mon univers. À chaque performance, j’ai l’impression d’être dans une bulle, déconnectée de la réalité, où il n’y a que la musique, le public et moi. C’est une sensation intense, souvent difficile à gérer une fois le set terminé.

Je vois la scène comme un vrai travail d’équipe : l’énergie du public me pousse à me dépasser, à essayer de le comprendre et de le surprendre. C’est aussi pour ça que je laisse beaucoup de place à l’improvisation dans mes sets. Je ne sais jamais exactement où on va aller, et c’est justement ce que j’aime.

 

 

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