Technopol Mix 082 | Zaatar

La signature musicale de Zaatar se distingue par un équilibre subtil entre son héritage marocain et ses influences EBM, New Beat et Trance. A la fois DJ captivante et productrice prolifique, l’artiste se libère des barrières stylistiques, créant son propre paysage sonore, à travers des rythmes hypnotiques ou entraînants et souvent accompagné de mélodies mélancoliques. Pour Technopol elle signe un podcast entre techno mentale hypnotisante, contrebalancée par une bonne dose d’EBM dark. Un mélange fascinant et rare qu’elle souhaiterait démocratiser à travers cette sélection.

 

Quel·les artistes t’ont inspiré·es au fil de ton parcours ?

Avant de commencer à mixer ou produire j’ai d’abord été fascinée par l’œuvre de Boy Harsher, c’est le groupe qui m’a donné envie de mettre à la musique et à produire. Pour ce qui est d’aujourd’hui, en tant que DJ je suis carrément hypnotisée par les sets de Unai Trotti, qui sont extrêmement surprenant dans la sélection des morceaux et la façon dont il les amène.

Qu’as-tu préparé pour ce podcast ? Peux-tu nous parler un peu de ta sélection ?

Dans ce podcast je commence en ouverture avec une bonne dose de musique EBM dark qui plante le décor et permet d’accrocher. Le set évolue par la suite sur une sélection techno très mentale et hypnotisante, l’EBM revient par moment en écho pour sortir l’auditeur de sa rêverie. Ce mélange EBM/techno est quelque chose que je ne peux pas beaucoup jouer en DJ set parce qu’il n’est pas fait pour tous les publics, mais un de mes souhait serait de le démocratiser un peu plus. D’où ce podcast.

Quels sont tes projets à venir ?

J’aimerais continuer à jouer en DJ set, mais en étant plus radicale sur ma sélection. Sur les dernières années j’ai fait beaucoup de concessions pour m’adapter au public et aux endroits où je jouais. J’aimerais maintenant oser plus de chose, me diriger vers quelque chose de plus dark qui match mes premières influences. C’est quelque chose qui se travaille et se construit sur la durée, mais j’ai bon espoir d’y arriver. Sinon je continue la production de morceaux, et je suis en préparation de deux nouveaux EP. La production garde une place centrale dans mon travail, elle me sert d’outil de recherche musical mais aussi comme outil de recherche introspective : qui je suis ? Qu’est-ce que j’aime vraiment ? Qu’est ce qui définit mon ADN musical ? Quelles idées ai-je envie de défendre ?

Plutôt festival ou club ? Pourquoi ?

100% club. Pour moi les festivals sont les gigs les plus difficiles. Par définition un festival est« festif » les gens sont là pour faire la fête et apprécient les sets plus « happy », enjoué. Mais je considère mes DJ sets comme des concerts, avec une forte expérience émotionnelle, et cette expérience est parfois très introspective. Les espaces confinés et obscurs aident à cette introspection. Je pense donc que le format club est bien plus adapté à ce que je faire vivre au public que le festival (open air). A noter qu’il y a des festivals qui font exception à la règle, je peux citer Positive Education par exemple.

Si tu devais changer ou améliorer quelque chose sur notre scène, qu’est-ce que ce serait ?

Il y a beaucoup de chose à changer mais je vais ouvrir un sujet que l’on n’aborde peu : la déclaration SACEM en club. En festival, les organisateurs déclarent la vraie tracklist de l’artiste à la SACEM, ce qui nous permet à nous producteur et productrices de récupérer l’argent qui nous revient suite à la diffusion de notre musique. Pour les clubs , il me semble que c’est beaucoup plus obscur et on ne me demande jamais ma tracklist. J’aimerais qu’on ouvre la conversation sur ce sujet avec eux, pour mieux en comprendre les tenants et aboutissants. Comment pouvons nous récupérer les droits SACEM de notre musique diffusée en club?

Crédit photo : Samuel Nogues

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