Technopol Mix 060 | Lola Cerise

Véritable alchimiste quand il s’agit de fast techno, Lola Cerise aime jouer avec les codes de la rave moderne, de la trance et de la hard techno pour donner une touche colorée et psychédélique à sa musique créant ainsi une identité sonore unique. On ne saurait que trop vous recommander d’aller écouter son dernier EP « Too Tall To Be A Woman, Too Short To Be A Tower EP » sorti début décembre sur le label allemand « Concrete Berlin ».

Après l’avoir accueilli sur notre char pour les 25 ans de la Techno P arade, elle sort aujourd’hui le 60ème podcast de notre série Technopol Mix. Rencontre.

 

Peux-tu nous parler de tes premières rencontres avec la musique, et de la façon dont la musique électronique s’y est immiscée ?

J’ai toujours été baigné dans la musique. Du coté de ma mère, il y énormément du musiciens, certains vraiment connus dans leur domaine, mais essentiellement dans le classique. On m’a mise au piano toute petite, j’ai eu la chance d’assister à des opéras, des grands concerts etc… Mais j’avais pas forcément l’impression qu’un jour je prendrais le relais.

Mes premières expériences techno, elles étaient à l’âge de l’adolescence, en teuf. J’écoutais pas mal d’electro depuis le collège mais c’est vraiment quand j’ai commencé à sortir que j’ai compris la dimension de ce genre. De là où je viens, l’Ardèche, y’a pas vraiment de clubs ou d’endroits où danser à part des bars qui ferment a minuit. En plus de ça, pas mal d’anciens membres du collectif Spiral Tribe s’y sont installés. Ce qui fait que l’ampleur des teufs là-bas est vraiment démesurée, avec l’inspiration la plus old school mais aussi pointue que je connaisse, avec des vinyles collectors des années 90’ qui tournaient en boucle tous les week-ends.

Quand j’ai commencé à y mettre les pieds, j’ai tout de suite reconnecté avec ma fibre musicale. À cette époque, c’était plutôt la tribe et des styles un peu plus lourd qui me faisaient vibrer, je pouvais danser des nuits entières sans jamais m’arrêter. Ça me rendait dingue. J’ai commencé à produire et mixer bien plus tard avec un style qui a pas mal évolué depuis mais c’est pendant cette période que j’ai compris à quel point j’étais passionnée par la musique.

 

Quelle est l’histoire derrière ton nom d’artiste ?

Lorsque j’ai commencé à mixer, je me suis prise la tête pendant des mois et des mois pour trouver un nom cool, qui me ressemble mais aussi facile à retenir… Ça à vraiment était un casse tête. J’enviais les artistes qui me disaient “Oh c’est le surnom que me donnait ma grand-mère / c’est mes initiales / mon nom de famille à l’envers, etc..”. J’essayais tellement de trouver quelque chose de complexe, j’en ai oublié que mon prénom était déjà bien assez étrange comme ça pour aller chercher plus loin. Du coup j’ai enlevé le tiret de Lola-cerise et hop !

 

Qu’as-tu préparé pour ce podcast ? Peux-tu nous parler un peu de ta sélection ?

Déjà pas mal de mes unreleased. Et puis un mix entre mes styles préférés : de la mental, de la fast techno un peu de trance… En ce moment, j’adore prendre des loops bien mental et les rajouter sur des gros sons puissants mais plus épurés, ça donne un résultat mélodique et corsé qui se rapproche pas mal du style de mes compos finalement.

 

Tu es résidente du collectif Plans sur la Comète ? Quels sont les traits et les valeurs du collectif qui sont similaires aux tiennes ?

Plans sur la Comète, c’est le deuxième collectif que je rejoins (avec Vie Teuf). Ils sont basés à Lille et, depuis un an, à Paris également. Ils essaient vraiment d’explorer différents styles musicaux avec des artistes Drum&Bass, Trance, Fast techno, Break… Et d’autres formes artistiques avec des resident.e. tatoueur et photographes. Ils mettent un point d’honneur sur les lines-up paritaires et des events plus safe qui soient aussi à notre image à tou·te·s.

Et puis ce qui est cool avec un jeune collectif, c’est que tout est à faire. On a mille projets, je suis super excitée de commencer cette aventure avec eux. J’en parlais avec un ami qui fait lui parti d’un collectif bien implanté à Paris. On a l’impression d’être en retard ou du moins de se reposer sur nos acquis sur “ce qui marche » comparé à des villes comme Marseille où les collectifs montant se poussent les uns les autres à explorer de nouveaux horizons sonores, à prendre des risques. Je pense que c’est cette envie de nouveau et d’éclectisme qui nous réunis tous dans le collectif.

 

Quel est ton processus artistique lorsque tu produis de la musique ?

En général, j’entends ou je vois quelque chose qui m’inspire et je pars avec une idée assez précise de ce que je vais faire, l’histoire que je vais raconter. Ou bien quand je voyage, l’atmosphère d’un pays, d’une ville, les traditions… Ca peut être juste une émotion brute que je retranscris à ma sauce.

J’essaie aussi d’enregistrer au maximum les bruits de mon environnement, pour avoir des samples uniques. Je me suis faite avoir plusieurs fois à utiliser des vocaux trouvés sur Splice qui finissent en boucle sur d’autres sons, partout sur les réseaux sociaux avant même que le mien soit sorti… Donc j’ai bien pris ma leçon, je sample le moindre petit coup de sifflet dans la rue. J’utilise aussi beaucoup mon micro pour les FX que je modifie avec des tonnes de plugins pour retrouver l’aspect surnaturel que j’adore.

 

En tant qu’artiste, comment souhaites-tu évoluer dans les années à venir ? Y a-t-il un nouveau moyen d’expression artistique que tu aimerais utiliser ?

J’espère pouvoir évoluer en affinant un style de composition qui m’est propre. Construire une vraie identité sonore. Utiliser plus de machines analogiques aussi. Je rêve d’un studio géant avec des machines du sol au plafond. Pour l’instant je me cantonne à mon petit studio de chambre. Mais à terme, j’aimerais pouvoir jouer 100% live.

 

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