Technopol Mix 035 | ABLK
Alors que l’avalanche de superlatifs semble être devenue la norme pour dépeindre la scène techno ces dernières années, on a pourtant bien du mal à ne pas se prêter à ce jeu là pour parler de la musique d’ABLK. Ce projet issu d’un esprit un brin tordu du nord de la France est néanmoins très loin d’une page vide. Musicien et compositeur depuis plus de 10 ans, il est tout d’abord passé par le punk rock et le métal, guitare à la main et pédale sous le pied avant de créer son projet techno il y a un peu plus de 4 ans maintenant.
Également forgé par les sonorités dures de la freeparty, ABLK navigue allègrement dans les eaux troubles de l’acid et produit une musique aux influences décomplexées, largement influencées par les scènes belge et hollandaise. Pas étonnant qu’on retrouve ses productions sur des labels emblématiques de l’acidcore et des sons industriels tels que Obs.cur, Zodiak Commune, Acid Night, ou encore plus récemment, Demain Kollectiv et Tétraèdre Records. Dans un chemin sineux où la techno n’est jamais bien loin de l’univers du hardcore, c’est donc sans prendre de détour et avec le coeur bien accroché qu’on embarque dans l’univers d’ABLK pour ce 35ème podcast de notre série Technopol Mix.
Peux-tu nous parler de tes premières rencontres avec la musique ?
Je me souviens très bien de cette première rencontre. Quand j’étais gamin, ma mère m’a ramené de la médiathèque 3 CDs en location, il y avait l’album Ignition de The Offpsrings, Reload de Metallica et le best of Thunderdome 97.
Ce fut une vraie révélation à la première écoute de ces trois albums éclectiques. J’ai tout de suite su au fond de moi que je devais partir à l’exploration de ces différents univers. Et ma carrière musicale s’est déroulée dans cet ordre, je suis passé du Skatecore au Metal puis enfin à la Techno.
Quelles sont tes influences musicales ?
Pour moi chaque heure a sa musique. J’ai un panel très large d’ambiances sonores qui m’accompagnent tout au long de la journée et j’essaie toujours d’être ouvert aux découvertes. De ce fait je suis plutôt influencé par les émotions que me procure la musique que j’écoute en général plutôt que par un style, un artiste en particulier.
Mais j’ai quand même une préférence pour les morceaux composés dans les gammes mineures.
Outre la musique, as-tu d’autres intérêts et passions ? Comment te trouves-tu et te déconnectes-tu ?
Je suis également photographe pro depuis 10 ans. La musique et la photo sont mon Yin et mon Yang en quelque sorte. La photo exprime ma part de lumière et la musique ma partie sombre. J’aime beaucoup cet équilibre, et je ne me verrai pas consacrer plus de temps à l’un plutôt qu’à l’autre, cela ne fonctionnerait pas sur la durée.
Qu’as-tu préparé pour ce podcast ? Peux-tu nous parler un peu de ta sélection ?
En ce moment, il y a de plus en plus de fusions de genres au sein de la techno, les sons raves y croisent ceux de la psytrance et de la drum’n’bass, j’aime beaucoup cette idée. De ce fait, j’ai réalisé une sélection de titres qui, ensemble, illustrent bien cette volonté de briser les frontières et d’élargir le champ des possibles. C’est aussi ce que j’essaie de faire aussi à titre personnel dans mes compositions.
Quels sont tes projets à venir ?
Je bosse sur un Live depuis quelques mois. Je travaille uniquement sur de la composition originale plutôt que sur de l’assemblage de morceaux existants, ce qui au final pour moi se rapproche trop du DJ set. Il avance doucement, car cela me prend pas mal de temps de recherche. À côté je continue de faire évoluer mes compositions dans cette volonté de fusions des styles. Je commence à trouver une recette qui me parle bien entre la Neurofunk, la Psytrance et la Techno.
Si tu devais changer ou améliorer quelque chose sur notre scène, qu’est-ce que ce serait ?
J’aimerais bien que les artistes prennent plus de risques dans leurs compositions. J’ai parfois du mal à être surpris à l’écoute des dernières sorties car les recettes qui fonctionnent sont utilisées et réutilisées sans vraiment chercher à être réinventées, et au final beaucoup de tracks se ressemblent.
Tu as récemment sorti un titre sur le label Proclam. Comment cette track a-t-elle vu le jour et que signifie-t-elle pour toi ?
Effectivement je viens de sortir une track qui s’appelle « New Hope » sur le label Proclam, c’est la première de ce podcast justement.
Je me suis donné comme défi d’y fusionner des sonorités issues de la psytrance et de la Neurofunk, le tout sur une base techno. Je pense que c’est la direction artistique que vont prendre mes compositions à l’avenir.
Qu’est-ce qui te séduit dans l’approche de la performance et de la scène ?
J’aime beaucoup le concept de pouvoir communiquer des émotions et des sentiments au travers d’une sélection musicale. C’est pour moi l’essence même du DJ set.
De ce fait j’apporte une attention particulière à ma sélecta afin de proposer au public une expérience la plus riche possible. Mon but est vraiment d’embarquer les gens avec moi dans un voyage sonore pendant le temps qui m’est imparti sur scène.