Technopol Mix 004 | Carla Schmitt

D’abord danseuse professionnelle et chorégraphe, Carla Schmitt montre également un vif intérêt pour la musique électronique dès 17 ans. Très rapidement, la jeune passionnée va apprendre le djing et faire ses premiers pas sur la scène bordelaise du Parallel Club. C’est, plus tard, pendant les confinements, que la production musicale est venue naturellement : elle s’est rapidement imposée auprès du grand public avec sa techno sombre, puissante, mélodique et sensuelle. Aujourd’hui, la jeune artiste fait partie du label et agence Dusk Records.

 

Danseuse professionnelle et productrice, tu aimes mêler musique, image et danse. Comment cette pluridisciplinarité artistique enrichit ta production musicale, et inversement ?

Pour moi, la musique, la danse et l’image forment un ensemble indissociable dans ma créativité. Chacune de ces disciplines alimente mon inspiration et me permet d’exprimer ma sensibilité, mon univers tout en restant libre. J’aime l’idée d’utiliser les visuels, l’acting, les mouvements du corps pour illustrer ma musique et inversement. Cela appuie davantage sur les émotions que j’ai à partager.

Depuis toute petite, la danse me permet de me libérer, et d’exprimer ce que je ressens sans utiliser de mot. Pour moi, utiliser mon corps est un moyen d’expression.
La musique, quant à elle, me permet d’extérioriser mes émotions et de mettre en mouvement ma danse. L’image, quant à elle, me permet de poser un univers et d’illustrer ma vision des choses dans ce monde.

 

Le 20 juin dernier, tu as sorti un EP “Blank Page”, peux-tu nous parler de la direction artistique de ce projet ?

Après la sortie de mon premier EP « My Fears » sur le label parisien KR Records avec la réalisation d’un videoclip autour des angoisses et de la danse, j’ai eu un grand moment de down et un manque d’inspiration assez conséquent. J’ai dû mettre la danse entre parenthèses cette année et ce fût un gros vide dans ma vie et dans ma façon de m’exprimer.
J’étais comme « bloquée », pendant plusieurs mois, et j’ai dû me recentrer et explorer différents horizons, apprendre à faire confiance à ma musique, l’apprivoiser et travailler d’une autre façon.
Tout cela m’a mené à la réalisation assez naturelle de ce second EP « Blank Page » : vu que plus rien ne m’inspirait, je me suis inspirée de « rien » pour en tirer quelque chose.

 

Ton EP s’appelle “Blank Page”. J’imagine que le syndrome de la page blanche est une terrible angoisse en tant qu’artiste. Comment arrives-tu à surmonter cela ? Où vas-tu puiser tes inspirations ?

À vrai dire, je ne sais pas vraiment… Je suis une personne très anxieuse et hyper sensible dans la vie de tous les jours. Je me mets beaucoup de pression dans tout ce que j’entreprends. Sûrement grâce à mon éducation en tant que « danseuse » qui est une discipline très exigeante avec beaucoup de pression… surtout que je pratique cette activité depuis mon enfance.

Cependant, j’arrive à surmonter cela grâce à ce que je vis et à mon environnement. Je prends beaucoup le temps de m’évader pour me retrouver seule et faire le point. J’ai ce besoin aussi de découvrir plein de choses différentes afin d’alimenter ce que j’ai en moi et puiser mes inspirations dans mes projets.

 

Dans cet EP, tu as travaillé avec beaucoup d’artistes internationaux : MRD (Oslo), Lee Ann Roberts (Amsterdam) et Air Jin Tai (Bangkok). Qu’est ce que ces collaborations interculturelles t’ont apporté?

Le fait d’avoir invité des artistes d’origines et de styles différents, m’a permis de prendre du recul sur mon travail, de réaliser que mon univers est encore plus large qu’il n’y paraît et d’explorer de nouveaux horizons.
MRD et Lee Ann Roberts sont deux artistes que j’apprécie énormément que ce soit humainement ou d’un point de vue artistique. Ainsi, cela m’a paru tout à fait naturel de leur proposer de participer à ce projet. Le fait de voir ces deux artistes s’approprier mon univers en mettant en avant le leur, c’est juste incroyable ! Je me sens extrêmement chanceuse de pouvoir travailler avec des artistes qui m’inspirent et surtout avec qui j’ai envie de travailler.

Ar Jin Tai, originaire de Bangkok, est un artiste émergent dans l’art du graphisme/réel 3D. Alors que je ne m’étais pas vraiment penchée sur cette forme d’art auparavant, j’ai voulu faire appel à lui car son travail m’a percuté assez rapidement. Ça a été un sacré challenge de mettre en place une cover sur mesure sans connaître les termes exacts avec une culture assez opposée.
Tout cela m’a apporté une ouverture d’esprit plus large et plus variée, ce qui m’enrichit aussi au quotidien. J’aime le fait de dépasser les frontières et d’aller plus loin que ce qu’on pourrait proposer habituellement.

 

Quels sont tes projets pour la suite ?

Beaucoup de choses, il y aura un gros changement d’ici la rentrée mais je ne peux pas en parler pour l’instant. Je veux m’améliorer dans ma production et ma danse et mettre en place ce que j’ai dans ma tête. Il y aura surement pour 2023 un gros projet de danse video, mais je préfère ne pas trop m’étaler sur le sujet. Stay tuned 🙂

 

À l’occasion de la sortie de ton EP, tu as réalisé un podcast pour Technopol. Comment s’articule t-il et peux-tu nous présenter son univers ?

Ce podcast est progressif et montre davantage ce que je veux partager sur la scène techno. Mon univers est davantage marqué par rapport à l’an dernier et je tenais à le souligner dans ce podcast. Je vous invite à l’écouter afin de le découvrir. 🙂

 

Son EP « Blank Page » est disponible sur Bandcamp, SoundCloud, Spotify et TIDAL

 

#Retrouvez-nous sur Instagram