Les initiatives solidaires du secteur musical se multiplient
Voir le verre à moitié plein, un mantra compliqué à entendre en ces temps moroses. Oui, les pertes de chiffre d’affaires pour le spectacle vivant privé sont estimées à 590 millions d’euros selon la Prodiss, syndicat des producteurs et salles de concert privés. Oui, 258 festivals ont été annulés dans le monde selon le site Sick Festivals. Pourtant, le secteur s’organise pour aider les professionnels touchés de plein fouet par la crise sanitaire liée au Covid-19. On a voulu voir le verre à moitié plein en sélectionnant quelques initiatives solidaires pour soutenir les artistes mais pas que.
Des festivals gratuits pour le personnel soignant
En France, deux festivals d’Île-de-France ont tenu à concrétiser les applaudissements de 20h en soutien au personnel soignant. Le 24 mars, l’organisation d’Electrik Park a annoncé dans un communiqué vouloir offrir un pass pour le festival au corps médical. Le but ? “Fêter la fin d’une épreuve collective sans précédent”, histoire de relâcher la pression. Deux jours plus tard, le festival Vryche sur Yvette a emboîté le pas. Le collectif Vryche House étend la gratuité de son événement aux éboueur.se.s, caissier.e.s, pompiers et services postaux en plus du corps médical. Avis aux concerné.e.s, vous avez jusqu’au 15 avril pour vous décider à envoyer un mail à infovsyfestival@gmail.com.
Des événements d’un nouveau genre pour rester confiné.e en musique
Outre ces initiatives solidaires, certains festivals ont vu le jour sous une forme plutôt inédite pour lutter contre l’isolement en musique. Dure Vie organise sa Fête aux Balcons tous les vendredis à 20h. Le magazine musical Tsugi a également lancé son événement “Maison Tsugi Festival” le 23 mars. Autre alternative de clubbing casanier proposée par Resident Advisor : taper du pied dans sa chambre en participant à une bonne action au Club Quarantäne. Pour ce faire, direction le bar tout en écoutant Shanti Celeste ou Marcel Dettmann. C’est l’occasion de donner à divers organismes tels que le fonds de soutien pour le milieu de la nuit berlinoise ou encore l’espace artistique queer Karada House. Dans les vestiaires du club virtuel, un espace merchandising est disponible. En boutique, on achète des t-shirts fabriqués en coton biologique et soutenus par la fondation Fair Wear qui tente d’améliorer les conditions de travail dans l’industrie du textile. De plus, les bénéfices seront reversés à l’équipe derrière le Club Quarantäne.
L’explosion du merchandising solidaire
Du côté de la Belgique, les labels C12, Kiosk et Crevette s’allient pour vendre des t-shirts fabriqués sur place afin de soutenir la scène locale. Même combat pour Intervision. Le label qui a dû annuler son “Festival des Souvenirs Brisés” vend les t-shirts de l’événement sur Bandcamp afin d’amortir les pertes. La plateforme a renoncé à ses parts sur les ventes effectuées le vendredi 20 mars pour soutenir les artistes. Résultat des courses : près de 800 000 produits ont été vendus, contre 47 000 lors d’un vendredi ordinaire, pour 4 millions d’euros reversés totalement aux artistes. Cela représente l’achat de 11 produits par seconde. Morale de l’histoire : toujours voir le verre à moitié plein, la solidarité existe.