10 minutes avec la DJ et productrice Eastel à l’occasion de la sortie de son EP « Ultraviolence »
Retranscrire une rencontre, transmettre une histoire, délier les langues et apprendre de celles·ceux qui façonnent notre paysage des cultures électroniques. Technopol part à la découverte des personnalités singulières de notre milieu, certaines dans l’ombre et d’autres sur le devant de la scène.
Pour ce nouvel épisode de 10 minutes avec, nous avons posé quelques questions à Eastel, DJ et productrice qui vient de sortir son nouvel EP « Ultra Violence » sur le label russe « Rave Session ». Rencontre.
Pour commencer, pourrais-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis EASTEL, dj et live performeuse depuis maintenant 8 ans. Je suis également fondatrice et gérante du label de techno/hard techno industrielle « HEART’S WHISPERS » depuis maintenant 3 ans.
Pourrais-tu nous parler de tes influences musicales ?
La techno industrielle, la musique classique et la musique de cinéma. Mon but principal est de traduire des émotions à travers ma musique afin que toutes les personnes qui traversent ces émotions puissent s’y identifier comme ce qu’on retrouve justement dans le monde du cinéma.. Je travaille le plus possible les textures.
Tu fais partie des nouvelles résidentes de Kilomètre25. Qu’attends-tu de cette nouvelle expérience ?
Faire connaître connaître ma musique et ce mélange de styles que je propose sur mon label et dans mes sets à l’étranger au public français.
Tu joues régulièrement dans les clubs emblématiques européens, notamment en Allemagne, Hongrie et Russie. Quel lien entretiens-tu avec ton public hors de l’hexagone ?
Mon lien avec les organisateurs de soirées et du publi d’Europe de l’Est est assez solide. Dans le sens où ils apprécient la musique sombre, expérimentale, émotionnelle et plus aggressive. Amateurs de ce qui est proposé dans mon label, ils m’accordent confiance et carte blanche.
Je joue donc plus dur à l’étranger, mais je n’ai tout de même pas hésité à jouer un peu de la même manière en France, au début par parcimonie puis un peu plus avec le temps et je trouve que ce fut une belle expérience car j’ai senti le public très réceptif et j’en suis très heureuse ! Notamment celui du Kilomètre 25.
Tu as récemment sorti un nouvel EP”Ultraviolence” sur Rave Session basé à St. Petersburg. Comment la connexion s’est-elle faite avec le label ?
L’EP est sorti sur ce label le 27 juin dernier. Je travaille avec des producteurs et labels russes depuis la création du label donc je les connais depuis un moment. Nous partageons une vision assez similaire de notre musique, la connexion s’est donc faite au fil des années de collaboration avec eux. Le co-fondateur de Rave Session avait remixé un de mes morceaux sur un autre label, j’ai découvert le sien à ce moment là.
Peux-tu nous parler de ton nouvel EP. Quelle est l’histoire derrière chacune des tracks ?
Mon instrument de musique préféré étant le violon, le morceau principal « Ultraviolence » qui porte le nom de l’EP m’a été inspiré par le cinéma, les thrillers, films à suspens. Le second instrument est le piano, qu’on retrouve dans le morceau « For my Deliverance ». Chacun des morceaux raconte une histoire et traduit une émotion précise d’où leur titres. Par exemple :
« Ultraviolence » : l’intensité de la manière dont j’ai joué avec le violon est plutôt très violente. Donc le morceau pourrait illustrer une scène à fort caractère, une scène perturbante, qui pourrait se rapprocher d’un suspense insoutenable dans le cinéma.
« Betrayed » : La melodie inspire de la colère induit par une trahison.
Donc il y’a 3 originaux et 3 remixes de chaque morceau. 3 interprétations des 3 originaux.
Donc 3 émotions traduites par chacun des artistes selon leur vision.
Sørenga, Main Sniffer Engineer et HRD.303 proposent aussi des remix sur l’EP. Comment le choix s’est-il porté sur ces trois artistes ?
Sørenga et Main Sniffer Engineer ont produit des morceaux pour mon label et très régulièrement des morceaux sur un label que j’adore. Je recevais des démos depuis un moment de la part de Sorenga et j’ai pensé à lui pour ce projet.
Main Sniffer Engineer m’a écrit pour me proposer de faire une collaboration alors je lui ai envoyé un peu ce que je faisais ces temps-ci pour voir vers quelle direction artistique il souhaitait aller et il a immédiatement accroché sur le morceau qu’il a remixé « For my Deliverance », l’idée du remix est donc arrivée comme ça et j’ai accepté par la suite sa version.
HRD.303 est un producteur que je suis de près aussi. Il organise des événements à St Petersburg auquel il m’a invitée avec grand nombres d’artistes que j’affectionne beaucoup. On échange notre musique et je lui ai parlé du projet « Ultraviolence EP», l’idée d’un remix est arrivé dans la conversation et vous connaissez la suite !
On va dire qu’il y’a un petit côté famille en Europe de l’Est qui s’est créé autour de nos labels qui ne sont pas très nombreux à proposer ce style. D’ailleurs la beauté de cette musique va au delà de la guerre et des rivalités politiques 🙂
Plus généralement, comment se passe le processus de création d’un EP ?
Je me laisse porter par l’inspiration du moment et je trie mes créations selon leur style pour une cohérence dans un EP.
Je n’ai pas d’idées de créations préconçues à l’avance, sauf dans le cas ou quelqu’un où un sujet attire mon attention par exemple la société, les gens autour de moi, les actualités ou une scène de film que j’ai aimé/détestée ou qui m’a inspirée.
Je peux mettre le film sur pause pour aller produire immédiatement après par exemple.
Quels sont tes projets pour la suite ?
Mon nouveau projet est prêt : le live machine.
Je jouerai ma première performance live en Russie au Monasterio début du mois prochain.
Je propose donc de jouer ce format musical pour la suite de ma carrière à partir de la rentrée septembre.
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