Les Nuits Sonores 2022 se sont déroulées du mercredi 25 au dimanche 29 mai à Lyon, entre plusieurs lieux : les anciennes usines Fagor-Brandt, exploitées pour la dernière fois par le festival et qui cette année accueillaient non plus les nuits, mais les Days ; la Sucrière et le Sucre, que l’on avait l’habitude de voir de jour, et qui étaient cette fois le cadre des quatre « A Night With… » avec comme curators Lala &ce, DJ Harvey, Helena Hauff et Honey Dijon ; et enfin le Heat, nouveau terrain de jeu d’Arty Farty, à la fois « halle à manger » et lieu événementiel, où se tenait le NS lab, la programmation gratuite des Nuits Sonores qui propose conférences, masterclasses et DJ sets.

©Kevin Buy

Le festival attire chaque année dans la belle ville de Lyon une foule chamarrée de chemises imprimées, de lunettes colorées et de ballons gonflés à l’hélium. Foule compacte puisque contrairement à l’édition 2021 qui avait vu sa jauge réduite avec l’épidémie de covid, il a fallu cette année rivaliser de patience dans les nombreuses files d’attente. Nouveauté 2022, un social corner était aménagé dans l’espace extérieur du site des Days avec bar à vin, dégustation de bières sans alcool où l’on pouvait gagner des cassettes avec les tracks des résident-es du Sucre, un plateau radio « Studio Fip » et la présence de plusieurs associations de réduction des risques.

La scène 360 a fait la part belle au live et aux artistes visuels, nombreux-es encore une fois sur cette édition. On a pu y savourer la première du live A/V de Malo Lacroix et A Strange Wedding, deux piliers du festival Positive Education, ou encore l’espiègle live électro du grenoblois Binary Digit. Habitué du festival, le lyonnais Malo Lacroix a également officié vendredi dans la halle 1, nommée « scène live », pendant l’incroyable concert de Boy Harsher, et de Miss Kittin & The Hacker, rediffusé aussi sur Arte Concert. On retiendra enfin le live de Daniel Avery, un artiste proche du festival, qui a clôturé le day 3 en beauté.
Les Nuits à la Sucrière se sont révélées à la hauteur de leur programmation ambitieuse et éclectique. Outre une plus grande fluidité dans la circulation et la gestion des flux, la Sucrière était un écrin de choix pour des icônes comme Marcel Dettmann et DJ Stingray 313 qui nous ont offert un B2B irrésistible sorti tout droit de Ber-troit ou Detr-lin, ou encore pour un autre B2B de légende, de père en fille, avec Floorplan aka Robert Hood et Lyric, pour un set de house punchy mêlée de gospel et de funk. La disposition de la scène, au centre du hangar avec le public autour, a permis d’admirer de près nos artistes préférés comme la hambourgeoise Helena Hauff, programmatrice de cette Nuit 3.

©Tony Noe

Enfin, c’était un sans faute pour le Sucre : avec sa jauge contrôlée et son système son sur mesure, difficile de rêver mieux pour écouter les live de Umwelt ou de Cakes da Killa. Kiddy Smile a tranquillement retourné le dancefloor à coups de bangers breakés pendant que deux performeur-ses enflammaient la piste. Jean-Claude, indétrônable Directeur de Cabinet du club, semblait de particulièrement bonne humeur.
En 2023, les usines Fagor-Brandt fermeront leurs portes pour devenir un centre de maintenance pour tramways du Sytral. C’est donc la fin d’une ère pour Nuits Sonores, comme pour les autres événements culturels phares qui s’y déroulaient : la Biennale d’art contemporain ou le Lyon Street Food festival. On a hâte de découvrir le nouveau terrain de jeu d’Arty Farty pour les Nuits Sonores 2023 – la 20ème édition !