Climax : on était à Nuits Sonores, on vous raconte !
Moment de trans ultime, plus aucune notion du temps, le corps synchro sur le tempo, l’esprit en voyage dans une autre galaxie et les yeux rivés sur les strobo. Comment les artistes et les organisateur·rice·s nous font vivre ce climax digne d’un film ? Notre rédaction s’attèle pour vous à la tâche de retranscrire leurs meilleures soirées sans omettre aucun détail.
Trois semaines après les 20 ans des Nuits Sonores, les étoiles dans les yeux brillent encore ! Du 17 au 21 mai, Arty Farty célébrait les 20 ans des Nuits Sonores : rendez-vous incontournable des musiques électroniques à Lyon. Cette année, ce rassemblement a accueilli 102 000 amateur·rice·s de techno, de trance, de reggaeton ou de rap new wave.
Après un entretien avec Juliette Josse et Laurent Bigarella de European Lab, nous vous proposons de parcourir ces 4 jours en compagnie d’une de nos rédactrices. 4 jours pour apprendre, danser et échanger grâce à la programmation artistique et culturelle orchestrée par Arty Farty.
Cette année, Arty Farty a misé sur des formats off gratuits dans toute la ville, une série de 4 concerts de Darkside aux Subs, quatre scènes animées pendant 5 jours à la Sucrière, et trois options de soirées entre le H7, le Sucre et les Usines Fagor-Brandt.
Comme chaque année, la programmation mettait en lumière aussi bien les nouvelles générations que les pionnier·e·s. Un partie pris qui nous permet de découvrir, redécouvrir et de voyager d’univers en univers en l’espace d’un festival ! Retour sur ces quatre jours lyonnais.
MERCREDI
Rendez-vous à l’Hôtel H71 pour une masterclass animée par Christine Kakaire (Resident Advisor/Black Artist Database) qui nous initie à la rédaction critique musicale en partageant son expérience de journaliste freelance pour des médias comme Resident Advisor ou Crack. Le parcours de cette journaliste et activiste inspire tous.tes les élèves de la session. D’ailleurs nous retrouverons Christine l’intervenante pour une conférence sur la déconstruction des représentations coloniales qui persiste dans les médias et les industries culturelles.
Nuits Sonores Lab ©TONY_NOEL
Arrivée à la Sucrière, nous sommes accueillis par la sélection “high energy” de la lyonnaise Maelita qui préparera le terrain avant le live du duo Animistic Beliefs qui mêle techno, IDM et global club. Après cet enchaînement dynamique, direction l’esplanade – la scène extérieure – pour le live de Dame Area, un duo post-punk barcelonais qui fait bondir le public. Puis, nous partons admirer la technicienne et magicienne du son Jane Fitz au Azar Club avant d’admirer le live planant de Katarina Gryvul, une artiste ukrainienne ayant sorti son dernier album sur le label Standard Deviation : label mis à l’honneur cette année. Enfin, Arty Farty ne pouvait pas fêter ses 20 ans sans consacrer une partie de la programmation au label anglais Warp, représenté par Plaid ce jour-là.
Maelita ©WILLIAM CHAREYRE
Nous poursuivons cet élan Warp en se dirigeant vers la Night 1 aux Usines afin d’admirer la folie de Lorenzo Senni : l’italien infatigable qui marque Warp par ses expérimentations musicales. La soirée se poursuit par un court set de l’artiste belge Mika Oki qui suffit à nous frapper à coup de basses pour introduire le live visuel de Moderat (dont les Nuits Sonores ne pouvait se passer.)
JEUDI
Après un talk sur la place des algorithmes dans la découverte musicale et un deuxième sur les perspectives de la scène culturelle ukrainienne, nous partons pour une nouvelle journée de découvertes musicales. Nous avons adoré : l’enchainement B2B des lyonnais.es Mimi et Hyas avec le set percussif d’Ahadadream, le cofondateur de More Time Records ; le live caliente de Lazuli accompagnée de deux danseuses aux charismes fous ; le B2B hybrid de Clara! et le Motel. Pour clôturer ce jeudi, nous nous dirigeons vers les Usines pour assister au live de Red Axes. Les lights nous en mettent plein la vue !
Mimi et Hyas ©Laurie Diaz
VENDREDI
Le talk devient une habitude pour commencer la journée. Nous avons la chance d’écouter les retours de journalistes internationales.aux venu.es d’Ukraine ou d’Angleterre et représentant des médias comme Crack Magazine ou Mixmag Blackout.
3ème jour à la Sucrière : premiers pas de danse devant la sélection reggaeton, break et merengue de Florentino puis devant Mim Suleiman et Mc Yallah au Sucre : deux femmes emblématiques des scènes musicales tanzaniennes et ougandaises.
Après 3 jours de festival, quoi de mieux que la soirée Everybody Trance x Furie pour un shot d’énergie ? L’association de ces deux entités lyonnaises -artistiquement bien différentes- ont donné un beau mélange ravy et percussif ! D’un côté, Furie promeut les musiques électroniques aux influences brésiliennes et “global groove” tandis que l’autre chamboule l’hexagone avec des soirées aux line-up trance, rapide et acide. Résultat : un public bouillant et inépuisable pendant 7 heures devant le lyonnais Stakhan, le terrible Job Jobse, le duo de choc Pedro Berto et Patxi puis le closing explosif de Desire et Mars 010C deux DJs lyonnaises.
NIGHT EVERYBODY TRANCE x FURIE ©Brice ROBERT
SAMEDI
Dernier jour sous le signe de la dub : meilleur moyen musical de terminer un festival ! En plus de programmer des acteurs mythiques de la scène comme Channel One Sound System et Adrian Sherwood, les Nuits Sonores révèlent de nombreux artistes émergent.es. Nous pensons à l’artiste toulousain Maquis Son Sistem qui envoûte et hypnotise tout le public de l’esplanade avec ses cassettes et sirènes. Enfin, nous ne pouvions pas quitter le festival sans voir Echt! – groupe belge qui fusionne jazz, dub et electro – et Voices From the Lake : le projet de Donato Dozzy et Neel.
Voices from the Lake © WILLIAM CHAREYRE
Pour finir, le moment tant attendu des Nuits Sonores arriva : la soirée curatée par Polaar – label lyonnais créé par Flore, passionnée de bass music et engagée pour la place des femmes dans les musiques électroniques – et Shouka – label lyonnais-tunisien qui questionne les scènes électroniques contemporaines et les musiques patrimoniales africaines. Ces deux labels mythiques de l’écosystème lyonnais sont unis par des passions
communes pour les percussions et la bass music. La soirée accueillait deux lives : Los Ninos du Brasil et Frygia mais également un B2B canon (qui marquera surement l’histoire des Nuits Sonores) entre Glitter55, Flore et Deena Abdelwahed. Chacune d’elles se succédait derrière les platines en partageant track déconstruites, drum’n’bass, darboukas entrainantes et même “Bailando” de X-Coast. Un closing déroutant, magique et visuel !
Bilan des Nuits Sonores
Plus qu’un festival, les Nuits Sonores se placent à mi-chemin entre marathon de noctambules, rencontres professionnelles et itinéraire musical dans toute la ville ! Qu’elles soient lyonnaises ou internationales, les scènes musicales sont mises à l’honneur : de la techno mentale à la house en passant par la drum’n’bass. Grâce à ces quatres jours, nous apprenons non seulement à connaître les artistes par leurs prestations musicales mais également par leurs combats, leurs engagements et leurs parcours !
Que ce un open air gratuit sur la place du gros caillou ensoleillé avec Blanc Manioc, un closing sous la pluis avec Madam X et Commodo ou même un échange intimiste au Heat avec Nastia : les Nuits Sonores nous captivent à tout moment de la journée !
Après 20 ans de rayonnement international, les Nuits Sonores nous ont prouvé que leur flamme, leur curiosité et leur volonté de faire vibrer les publics à l’unisson sont toujours là !
A l’année prochaine !
Article écrit par Constance Bidaut
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