Technopol Mix 078 | Asaya
Passionné de house d’un côté, et de dubstep de l’autre, c’est en ridant entre ces deux registres et leurs influences qu’Asaya s’est créé son propre style : la « fast funk ». Combinant sans hésiter house, garage, ghetto et hardgroove, le DJ et producteur casse les barrières à toute vitesse. Membre de K-Pich aux côtés d’Averse et de T.HERR, il sort son prochain EP, “FAST FUNK FABLES”, début juillet.
Peux-tu nous parler de tes premières rencontres avec la musique, et de la façon dont la musique électronique s’y est immiscée ?
Ma rencontre avec la musique commence avec les disques que mes parents jouaient dans la voiture : nos classiques étaient Lou Bega, Shakira, ACDC et Michael Jackson, bref du très gros banger. Puis quand j’avais 6 ou 7 ans, mon cousin m’a téléchargé tous ses morceaux sur mon baladeur. Il y avait un max de classiques de funk et disco, de Jamiroquai aux Jackson 5 en passant par les Daft Punk, The Whispers, Korn. C’est grâce à lui que j’ai eu cet attrait pour les grooves et notamment les morceaux qui transmettent une énergie festive et funky. Ensuite, un peu plus tard lorsque j’avais 14 ans j’étais fan de Avicii, Deadmou5, Swedish House Mafia et autres gros DJs bigroom étant en vogue à cet époque. Je suis allé au Bercy d’Avicii et ça m’a totalement retourné le crâne, j’étais admiratif. Ça m’a vraiment donné envie de m’y mettre. Quelques mois après, je demande à mes parents des platines pour Noël et je réussi à négocier avec eux pour avoir un petit Hercule AIR, un contrôleur tout petit et qui ressemble à une boite de chaussures, mais cool pour mon âge. Et depuis ces 10 années, j’ai continué de mixer, entre styles et machines qui ont nettement évolué !
Que penses-tu de la nouvelle scène électronique qui apparaît aujourd’hui ?
Très content de la tournure que prend la scène à beaucoup d’égard. Dans un premier temps je suis absolument ravi que les influences UK regagnent notre territoire. Étant un amateur très assidu de dubstep, riddim, dnb, et garage depuis un bout de temps, je suis trop content que le public ait saisi l’essence de ces musiques et qu’il arrive à les digérer. Avec mes potes on a vraiment eu du mal à passer de musiques à une époque ! Maintenant on peut se faire plaisir. De plus, les BPM s’accélèrent et ça ne peut que me réjouir ! Ça fait un moment que j’ai la détente rapide sur le tempo… et je suis content que maintenant ça puisse trouver son public, que je puisse jouer ma fast music, sans non plus être perçu comme un artiste “techno”, ce que je ne suis pas à proprement parler. Enfin, très content que les femmes puissent trouver leur place sur cette scène et soient désormais largement plus programmées qu’avant sur les plateaux, même s’il faut encore aller plus loin.
Pourrais-tu nous parler un peu du contexte dans lequel tu as créé ce podcast ? Y avait-il des émotions spécifiques que tu voulais transmettre ?
Contexte un peu étrange car j’ai eu un enchainement de problèmes pour enregistrer ce mix. Dans un premier temps grosse galère sur mon ordi qui ne chargeait plus du tout, donc quand il est arrivé à 0% je ne pouvais juste plus le rallumer. Top pour bien préparer la playlist. Je me suis débrouillé autrement et voilà que ma table Xone m’a littéralement lâché, ne fonctionnant plus. J’étais vraiment dépité, à l’idée de devoir engager toutes ces réparations. Je suis donc allé dans un studio proche de chez moi pour enregistrer, tant bien que mal ! Sur l’ambiance, je voulais vraiment insister sur ce qui me fait vibrer. Les énergies dansantes, bouncy, rythmées et joyeuses. C’est globalement ce que j’essaye de retranscrire à chaque fois que je joue, par la musique, mais également par mon interaction avec la foule, les regards, les rires, qui sont très importants pour moi. Dans ce podcast, on retrouve beaucoup de mes unreleased, notamment les tracks de mon prochain EP « FAST FUNK FABLES » qui va sortir début juillet, étant un pur mélange de funk / disco, et de fast electronic music. Mais on retrouve également les tracks des artistes que j’estime et adore : DJ Chupacabra, Pōnky, Aasi, Linus Villa et d’autres.
Quels sont tes projets à venir ?
Mon prochain EP « FAST FUNK FABLES » qui sort début juillet. Un projet très important pour moi car il vient inscrire dans le marbre cette proposition que je veux partager avec la scène : la “fast funk”. Nomenclature imaginée par mes soins, née de la fusion entre la fast electronic music, et la funk / disco. L’objectif est d’essayer de poser le décor d’un style musical que je veux essayer, parcourir et partager avec les gens qui apprécient ma musique. Ce sera un 4 titres, full vitesse full club.
As-tu une anecdote originale de soirée à nous partager ?
Je mixais à la Panic Room il y a 2 ans pour une soirée avec mon collectif K-Pich. Ambiance géniale, plein à craquer, tout se passe bien. Je dégaine une clope et commence à la fumer pendant mon set. Quand soudain un des videurs me voient avec, son sang a fait 3 tours et il m’a choppé par le colback et m’a viré (sous les huées du public haha). Je me suis retrouvé devant l’entrée dans la rue, à discuter avec le videur quand soudain le manager de la soirée arrive, me voit, regarde le videur et commence à lui dire, sur un ton un peu moqueur « Tu as viré le mec qui met le son là. À cause de toi y a plus de musique”. Donc j’ai pu re-rentrer instantanément, la foule était en délire et chaude comme jamais, elle a acclamé mon nom et quand j’ai remis le son c’était l’anarchie.
Dans tes productions et tes sets, qu’essayes-tu de transmettre à ton public ?
Mon objectif par-dessus tout est de faire danser les gens, les faire rebondir, réagir. Et surtout les faire sourire, leur faire passer un moment cool et agréable. C’est pour ça que j’essaye de focus une esthétique très solaire, joyeuse, mais en même temps avec des drums rapides et costauds pour bien contrebalancer sur les mélodies et les accords joyful. Je suis quelqu’un de très positif dans la vie, j’essaye en permanence de garder le sourire, avec mes amis, ma copine, mais également avec les rencontres du quotidien, les collègues, les commerçants. J’y suis très sensible et cela me fait beaucoup de bien d’échanger des sourires, des belles intentions. Un rien me fait beaucoup de bien, parfois le simple fait de laisser passer un piéton traverser hors passage, et le voir me faire un signe de la main et un bon sourire, ça me régale pour de vrai haha.
Niveau son, je pense que ma track la plus aboutie à ce jour dans ce sens est « Hometown Funkin » que j’ai sorti sur la VA du label Pygments Records. J’en suis très fier ! Donc derrière les decks, j’essaye de faire la même chose !