PREMIERE | QAHÖG – DUMB [Pata Negra Kitchen]

Pata Negra c’est la rencontre entre l’amour de la musique, du saccage et de la bonne bouffe. Collectif organisateur de bamboches, de Marseille à Bruxelles, c’est aussi un label, sous l’alias Pata Negra Kitchen, qui compte parmi ses résident·es KSU, NOGEPol Baadass, Van.KY, ou encore WAWRZY. Le 3 mai prochain, Pata Negra Kitchen sortira le premier EP de QAHÖG, F is F, dont le titre DUMB fait partie. Fondateur du crew Animals Industry et dénicheur de vibes en tout genre, QAHÖG aime surprendre entre sonorités tribales, orientales, mécaniques, abstraites … qu’il livre dans ce projet libéré de toutes conventions.

 

Dans quel contexte le label Pata Negra Kitchen est né ? Quel était votre but et vos motivations ?

Au sein du collectif notre volonté a toujours été de vouloir partager à la fois des musiques qui nous font vibrer, mais aussi une énergie de l’instant que l’on essaye de créer au sein de chacune de nos soirées. Notre nom incite aussi à ce partage. Il vient bien sûr du jambon espagnol de renommée internationale, mais évoque aussi des moments de convivialité autour d’un bon repas entre amis. Il est donc arrivé un moment où nous avons voulu donner, plus que simplement jouer des morceaux lors de DJ sets. Devenir véritablement acteur·rices de cette scène musicale marseillaise, en faisant découvrir des nouveaux artistes dont le travail nous inspire et construire un projet culturel. Il nous semblait donc logique de continuer de rester dans le thème de la nourriture, la Kitchen évoque donc la partie un peu cachée, dans laquelle on prépare des mets longtemps affinés et qui à la fin pourront ravir les papilles et surtout les oreilles.

 

Comment sélectionnez-vous les artistes présent·e·s sur votre label ?

Pour le moment nous fonctionnons majoritairement au coup de cœur. Je ne pense pas que nous nous soyons fixé de limite de style dans la mesure où nous avons confiance en la musique qui nous fait vibrer, c’est ça la ligne directrice. On pourrait très bien sortir un projet de Jungle et un projet full Dancehall à quelques mois d’intervalle du moment où la proposition musicale est intéressante. Le plus important pour nous est surtout de donner un maximum de soutien aux artistes émergent·es dans notre entourage proche ou plus éloigné, que ce soit au travers de podcasts, de projets musicaux comme des EP et bien d’autres formats sur lesquels nous travaillons en ce moment. Notre objectif est de construire un projet en commun avec chaque artiste.

 

Si vous deviez changer ou améliorer quelque chose sur notre scène, qu’est-ce que ce serait ?

En tant qu’orga et label il y aurait beaucoup de choses à dire. La principale est pour nous la représentation de la variété de la scène, en tant que styles musicaux mais aussi représenter les acteur·rice·s de celle-ci. Il y a un grand travail de médiation pour lequel œuvrent d’ores et déjà beaucoup de collectifs, labels, médias, orgas et qu’il faut maintenir. Continuer à instaurer un dialogue avec le public, continuer à faire découvrir de nouveaux artistes, styles. Mieux on arrivera à faire connaître toute la diversité de cette scène et plus le public sera éduqué et en confiance, alors peut-être que moindre sera la pression pour les organisateurs d’organiser des soirées ne se conformant à un effet de mode ou à surfer sur la hype d’un·e artiste en particulier qu’il faudrait absolument booker.

 

Comment l’EP a-t-il vu le jour ?

Tout s’est fait plutôt naturellement au final ! La rencontre avec QAHÖG (Animals Industry) s’est faite car plusieurs membres de Pata Negra allaient souvent prêter main forte en tant que bénévoles au cours des soirées SAUVAGE, au Docks des Suds. A ce moment-là QAHÖG commençait à produire et nous venions de lancer le label. Il nous a donc envoyé un morceau pour avoir un feedback et pourquoi pas le sortir chez nous, et puis entre temps il nous en a envoyé un deuxième, puis un troisième. On s’est donc vu pour en discuter et on s’est dit let’s go pour un EP de 3 titres et 1 remix !

 

 

Peux-tu nous parler du track DUMB ?

QAHÖG : “DUMB c’est une track initialement construit en 4/4, moins complexe, plus épuré… Mais la vie c’est pas lisse cousin. Les collègues du crew ont une influence monumentale sur mon travail de DJ, et ce fut évident qu’il en avait une également sur mon travail de prod. DUMB c’est le mélange de mon crew, de SOUM, KEUJ, YENKOV, APG, des nappes de Bass music, Ghetto, des vocaux Baile, un peu de Techno et des synthé tellement présents que l’on pourrait croire à du 8bit, je crois que c’est un peu une lettre d’amour que je leur écris, un mélange qui en fait me représente bien en tant qu’artiste et en tant que personne. Avec eux j’ai trouvé mon chemin”

 

Comment souhaitez-vous évoluer dans les prochaines années ?

Pour les prochaines années, nos objectifs sont déjà de continuer à kiffer et de faire kiffer ! Bien entendu pérenniser l’activité du label, affirmer son identité, continuer à faire de nouvelles découvertes, trouver un rythme de sortie qui nous correspond tout en préservant la qualité du travail fourni. C’est la première fois chacun d’entre nous que nous gérons un label donc il nous reste énormément de choses à apprendre. Actuellement plusieurs formats de médiation sont en préparation pour compléter les sorties des podcasts et des EPs. Le rêve serait de faire un gros projet commun avec tous·tes les artistes avec lesquel·les nous avons eu l’occasion de travailler au cours de ces dernières années, mais on a déjà quelques idées derrière la tête…

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