Technopol Mix 071 | Saku Sahara
Saku Sahara est une DJ qu’on ne présente plus sur la scène électronique française. Forte de ces 6 années d’expérience dans le monde du DJing, celle qui s’est vu qualifiée de French Jungle Queen par Resident Advisor s’est forgée une identité au croisement de plusieurs genres : Bass Music, Jungle, Juke, Footwork, Speed Bass, ou encore Drum and Bass. Touchant aussi à la production, Saku Sahara a notamment marqué la rentrée 2023, avec son ami Shute, avec la sortie de « Pinky Promise » sur la compilation du label Attraction Corp. Co-fondatrice du collectif féminin Unit Soeurs, Saku Sahara œuvre, à travers ce projet, à la mise en lumière des femmes de la scène musicale lyonnaise.
Peux-tu nous parler de tes premières rencontres avec la musique, et de la façon dont la musique électronique s’y est immiscée ?
Ma première rencontre avec la musique a d’abord été via mes parents car ils ont toujours beaucoup écouté de Disco et de Rock à la maison. J’ai donc été habituée, très jeune, à écouter pas mal de choses. Puis dans un second temps, pendant mon adolescence, est venue ma passion pour les jeux vidéo. J’adorais les musiques qu’il y avait dans certains jeux comme dans les Final Fantasy, les Zelda, et bien d’autres. Cela me donnait une impulsion pour jouer et j’avais déjà compris que la place de la musique était importante pour procurer des émotions et donner de l’intensité. C’est à partir de cette période d’adolescence que j’ai commencé à vraiment écouter de la musique électronique.
Si tu devais changer ou améliorer quelque chose sur notre scène, qu’est-ce que ce serait ?
Si je devais changer quelque chose, c’est peut-être les a priori qu’il y a encore vis-à-vis de la scène Bass. Il y a encore beaucoup de programmateur·rices réticent·es à l’idée d’inclure un peu plus ce genre dans les clubs. J’ai toujours aimé lier la musique club à la Jungle ou à la Drum and Bass, ce qui permet au public de pouvoir se familiariser avec des sonorités qu’il n’irait pas écouter de prime abord. La plupart d’ailleurs sont très agréablement surpris de voir à quel point cela marche quand je termine un set et c’est un challenge que j’adore relever.
Qu’as-tu préparé pour ce podcast ? Peux-tu nous parler un peu de ta sélection ?
Ce set représente un large spectre de la Bass Music, Dubstep to Jungle, passant de 140 à 170 bpm en une heure. J’aime également toujours glisser un clin d’œil au Japon dans mes mixs (étant grande fan de la culture japonaise). Dans ce mix, c’est via une des dernières sorties de Jacotanu, un DJ et producteur japonais, que je suis de près et qui est co-fondateur d’un label super intéressant qui s’appelle Spraybox.
Tu as sorti un titre sur le label Attraction Corp en septembre 2023. Comment cette track a-t-elle vu le jour et que signifie-t-elle pour toi ?
Avec mon ami Shute, nous avons sorti “Pinky Promise” sur la dernière compilation d’Attraction Corp. Comme son nom le sous-entend, Pinky Promise c’est la promesse du petit doigt. Un geste et une expression forte dans ce titre qui reflète la force de notre amitié à travers cette track. Et ce ne sera pas la dernière.
En tant qu’artiste, comment souhaites-tu évoluer dans les années à venir ? Y a-t-il un nouveau moyen d’expression artistique que tu aimerais utiliser ?
Étant graphiste de formation, j’ai toujours eu un lien fort avec tout ce qui est visuel. Travailler avec plus d’artistes contemporains ou illustrateur·rices me plairait énormément. J’ai déjà un univers visuel assez marqué comme par exemple mon logo qui est une version de moi en animé japonais et dessiné par Anaïs Chevillard (Supanoon). J’aimerais développer davantage cette partie, faire plus de collaborations. J’aimerais également développer encore plus la partie production musicale, et pourquoi pas réfléchir à un futur set hybride.
Outre la musique, as-tu d’autres intérêts et passions ? Comment te trouves-tu et te déconnectes-tu ?
J’ai toujours été passionnée par le dessin et les différentes techniques d’impressions. Avant d’être DJ, j’exposais mes dessins et mes linogravures dans des lieux culturels à Lyon. J’ai toujours plein de petits carnets qui m’accompagnent où je griffonne des choses, des idées, des inspirations, etc… De plus, je déconnecte énormément avec les films d’animations et particulièrement avec les films d’animations du Studio Ghibli dont je suis une énorme fan. Je peux regarder tel ou tel film en fonction de mon état émotionnel du moment. Tous ces centres d’intérêts permettent de nourrir également ma musique.
Photo © Lucas Baez