Technopol Mix 068 | Dua Lity

Productrice, DJ & artiste pluridisciplinaire basée à Marseille depuis 4 ans, Dua Lity façonne les contours d’un paysage sonore et visuel en tension entre esthétique sombre, nostalgie lascive et références pop-culture de niche.
Affiliée au collectif marseillais Métaphore, elle s’est au fil des dernières années fait un nom sur les scènes musicales électroniques européennes, de Paris à Berlin (pour le collectif Soul Feeder), aussi bien par le biais de DJ sets que d’hybridations entre installation et performance live. À l’image de son nom de scène, son identité sonore prend vie à travers l’association de sonorités contradictoires donnant naissance au chaos d’une dualité harmonieuse.

 

Quelle est l’histoire derrière ton nom d’artiste ?

Je me suis inspirée de l’artiste Dua Lipa pour la structure et du morceau duality de slipknot pour créer mon alias. Ensuite, je me retrouve fortement dans le concept de la dualité, qui renvoie à l’existence de deux aspects opposés ou complémentaires au sein d’une même entité, comme le bien et le mal, l’eau et le feu, la lumière et l’ombre… Étant donné que ma vie est souvent caractérisée par des extrêmes, je m’identifie à ce concept.

 

Peux-tu nous parler de tes premières rencontres avec la musique, et de la façon dont la musique électronique s’y est immiscée ?

Mes premiers souvenirs liés à la musique datent de l’enfance, quand je regardais des films et que la musique me faisait ressentir des émotions fortes comme un dialogue non verbal. Je me rappelle particulièrement des bandes-son de Elisa, Scarface et Total Recall. Je me souviens de ces films comme mes premières émotions fortes liées au son, que je regardais souvent parce que ma mère les avait en DVD.

Plus tard à l’adolescence, j’ai découvert les bars punk/garage nantais ou l’on traînait des week-ends entiers avec mes potes. Ensuite le covid est arrivé, je passais beaucoup de temps seule, je me perdais sur internet sur Bandcamp et SoundCloud. Je pense que c’est à ce moment-là où j’ai vraiment commencé à digger pour développer mes propres goûts et mon identité musicale, je me rappelle des artistes comme Mazes Purr, Krolik, Whiterose, Van Boom comme les fondations de mes influences actuelles.

Après cette période, j’ai emménagé à Marseille là où j’habite actuellement, ici j’ai pu rencontrer des gens qui partageaient mes goûts et qui sont ensuite devenue mes ami.e.s, comme les personnes de Metaphore Collectif qui m’ont invitée à les rejoindre avec eux on se fait découvrir nos trouvailles, les artistes et albums qui nous inspirent que ce soit de la musique électronique, du métal ou du trip-hop. Aujourd’hui je suis contente de pouvoir enfin partager autour de la musique avec les personnes que j’aime et réunir toutes mes influences actuelles et passées dans mes mix DJ.

 

Comment imagines-tu le futur de la scène ?

Je m’imagine le futur de cette scène dans des lieux qui pourraient permettre l’expérimentation, autant sociale qu’artistique, des endroits qui seraient accessible à tourtes, entre club, salles de concert et lieux d’art.

J’aime l’idée d’hybridation des genres et des pratiques comme par exemple le travail de l’artiste FITNESS qui propose une musique entre post-club et musique expérimentale aux sonorités métal indus. Ses représentations sont un point de rencontre entre la performance, le live électronique et le costume. Cette forme d’art total me touche particulièrement et j’aimerais qu’il infuse davantage nos milieux.

 

Qu’as-tu préparé pour ce podcast ? Peux-tu nous parler un peu de ta sélection ?

La sélection pour ce mix est un mélange de Drum&Bass, Deathstep, Jersey Club et une touche de Trance bien épique. J’ai voulu garder un coté vibing et en même temps cry in da club.
Pour moi c’est important de ne pas rester sur un seul style tout le long et faire évoluer le mix à la manière d’un film en passant par plusieurs intensités et émotions, parfois même contradictoires, c’est pour moi l’idée même de dualité.

 

À quoi ressemble ton studio et comment utilises-tu ce que tu as pour construire des morceaux ?

Mon studio c’est un laptop, deux Krk, une carte son, un clavier midi et un micro. C’est un peu un starter pack de producteur·rices débutant·es mais j’aime l’idée d’avoir un set-up simple et minimaliste pour pouvoir faire du son où je veux. Je me sens particulièrement inspirée quand je suis à même le sol.

Pour mes productions je commence par choisir un sample qui me servira de point de départ, je vais ensuite venir le triturer avec différents plug-ins et techniques pour me l’approprier. Après je crée une ou plusieurs boucles de rythmes que j’alternerai lors de l’arrangement, j’utilise souvent ma voix pour créer des nappes de sons et des mélodies éthérées.

 

Quels sont tes projets à venir ?

En ce moment, je travaille sur un EP qui devrait sortir sur le label anglais Precious Metals en fin d’année. Parallèlement, je collabore avec le producteur Promenade Verticale depuis novembre 2023 sur un projet nommé 0000vn qui est entre live électronique et performance.

Et avec Metaphore Collectif on prévoit une tournée pour célébrer les 13 ans du crew.

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