Technopol Mix 056 | NOGE
Producteur et DJ, NOGE est issu du mélange des styles et des cultures musicales. Largement inspiré par la scène UK et les rythmes breakés, sa spontanéité lui permet de faire vibrer le public au gré de ses envies. Imprévisible, au travers de ses sets et de tracks élaborées sur mesure, il vise à casser les barrières entre les genres musicaux pour un cocktail explosif. Sa performance vous fera voyager tant entre des rythmes entraînants que des sonorités underground acérées.
Quelle est l’histoire derrière ton nom d’artiste ?
Mon nom d’artiste vient de l’abréviation de Not Generic. Ce nom m’est venu car je n’ai jamais vraiment réussi à ranger ma musique dans une case. Il y a une tendance à devoir absolument associer un artiste à un style en particulier, c’est quelque chose avec lequel j’ai personnellement toujours eu du mal. Étant donné que j’apprécie beaucoup de choses j’ai cette envie de les partager en faisant évoluer mes morceaux en m’imprégnant de toutes mes influences. J’ai eu énormément d’alias (un peu honteux parfois) liés à de nombreux styles musicaux par le passé, en tant que producteur. Au moment de commencer ce nouveau projet, je souhaitais que mon nom d’artiste puisse incarner cette liberté créative afin de s’adresser au public.
Tu es résident de Pata Negra. Quels sont les traits et les valeurs du collectif qui sont similaires aux tiennes ?
Avec la plupart des membres du collectif nous nous sommes rencontrés à l’École d’Architecture de Marseille pendant nos études, avant que le collectif existe. A l’origine quand le collectif s’est monté je n’en faisait pas parti mais j’allais souvent aux soirées pour les soutenir. Puis un jour ils m’ont booké sur une teuf, puis une deuxième date et ça a vraiment bien matché donc BOUM ! j’ai intégré le collectif.
Je pense que ce qui fait que cela marche aussi bien c’est avant tout l’amitié que l’on a pu créer au fil des années mais aussi les valeurs qui nous rassemblent. Le plus important pour nous c’est le partage, l’inclusivité, la multidisciplinarité, la bonne humeur. Au final créer un espace festif dans lequel tout le monde est le bienvenu pour s’amuser, mais aussi mettre en avant des artistes locaux (graphistes, photographes, designers, dessinateur.ices, etc). On a également une grande exigence envers nous même qui nous pousse à toujours vouloir aller plus loin et s’améliorer, je pense que c’est un très bon moteur. L’important c’est de se soutenir et d’avancer ensemble.
Que penses-tu de la nouvelle scène électronique qui apparaît aujourd’hui ?
J’ai l’impression que tout se décomplexe de plus en plus. Par là je veux dire que des passerelles se créent entre les genres. Par exemple on voit beaucoup de morceaux Techno et Groove aller piocher dans des éléments inspirés de la Bass music ou de l’Hyperpop, je pense à des artistes comme RAVL, VOST, LAZE, Universe of G.ear qui pour moi représentent à merveille la scène Marseillaise. Pour moi cela amène à une vraie effervescence qui donne naissance à des ovnis musicaux. Je trouve ça très inspirant et motivant à la fois d’envisager toutes ces possibilités.
Qu’as-tu préparé pour ce podcast ? Peux-tu nous parler un peu de ta sélection ?
Pour ce podcast je me suis laissé une totale carte blanche. J’ai sélectionné une centaine de tracks que j’apprécie beaucoup sans vraiment me soucier du style. En tant qu’auditeur j’apprécie l’éclectisme, plus j’avance plus j’ai du mal à accrocher lorsqu’un set est trop linéaire, j’ai besoin de cette cassure et d’être surpris à tout instant. Dans ce podcast on peut retrouver du Baile Funk, du UK Garage, de la Jersey, des influences Grime/Dancehall, de la Deep Dubstep, de la Jungle, du Break, de la DnB, pas le temps de s’ennuyer quoi ! J’ai également voulu cacher quelques-uns de mes unreleased au milieu de morceaux d’artistes que j’admire.
Quel est ton processus artistique lorsque tu produis de la musique ?
Je pense qu’il y a plusieurs cas de figure. Soit lorsque j’ouvre Ableton j’ai déjà une idée en tête par exemple : “ok aujourd’hui je vais faire un son drum and bass avec des percussions de cumbia et une intro dancehall”. Soit cela peut venir d’une inspiration extérieure, une track que j’ai découverte, un sample, une vidéo, une émotion, un film,…
Comme tout le monde, je n’ai pas un processus en particulier mais avec le temps j’ai appris à connaître mon cerveau et j’ai mes propres tips pour faire germer des idées. Je pense que le meilleur moyen de trouver de l’inspiration c’est en essayant de s’amuser, explorer les possibilités du logiciel, faire des trucs un peu random. Il faut arriver à percevoir le fait de produire de la musique comme un jeu car pour moi se mettre trop la pression tue la créativité. Si jamais malgré tout l’inspiration ne vient pas on arrête on fait une pause de 1h, 3 jours, 1 semaine et on revient quand on en à vraiment envie.
Quels sont tes projets à venir ?
Je viens de sortir le 24 Novembre mon premier EP Club Edits : “SUBSCREEN Vol.1”. J’ai beaucoup aimé faire ce projet, cela m’a permis d’avoir une approche plus décontractée de la musique après avoir sorti en Mai mon premier EP DAMAGE sur Matière. Ca à aussi été l’occasion de collaborer avec le talentueux Aasi sur un remix de “Ma Baker” de Boney. M, c’était vraiment un super échange qui m’a donné l’envie de continuer les collaborations.
J’aimerai beaucoup sortir un nouvel EP en 2024 j’ai déjà beaucoup de sons de côté que j’aimerai release. En parallèle, un de mes objectifs principaux est de commencer à travailler avec des MCs, je trouve que cela ajoute une vraie valeur ajoutée à certains morceaux et c’est encore une nouvelle manière de travailler en collaboration. Vous aurez des nouvelles de tout ça bientôt je l’espère !
J’écoute vraiment de tout, mais quand à mes dj sets je me focus principalement sur des influences latines, drum & bass, breakbeat et tous types de techno finalement.