Folle Sentimentale et Queer Photo Day au Bizarre Festival !
La route vers un bon événement n’est jamais très loin mais pas toujours facile à trouver. Heureusement “The place to be” vous indique le chemin. Des présentations au concept, en passant par la programmation et ce jusqu’au public : tout pour savoir où vous mettez les pieds. Bienvenue dans notre focus événement.
On aime l’étrange, le bizarre, la différence, les œuvres originales, les pièces uniques, les queers de Paris. Du 13 au 23 octobre, la maison des communautés lgbtqia+ du 19ème teinte d’un bleu nuit et profond le Parc de La Villette avec sa troisième édition du Bizarre Festival.
Deux exemples parmi huit jours de réjouissances, la Folle Sentimentale du jeudi 20 octobre et le Queer Photo Day du samedi 22 octobre, qui ont pour point commun la présence en images et en souvenirs de Dora Diamant, personnalité et artiste parisienne qui nous a quitté·es il y a deux ans. Car en plus d’être la vitrine des soirées les plus en vogue de Paris, Bizarre n’omet pas de donner une place à celles qui les ont précédées. Pour vous, j’ai mené une interview sur Folle Sentimentale, créée par Dora Diamant et son acolyte Pipi de Frèche (fondateur entre autres de Flash Cocotte). Ce dernier, accompagné de ClaraVite, font revivre ensemble Folle Sentimentale de 18h à 2h sur le dancefloor d’À la folie ; tout comme le regard que Dora Diamant portait sur son entourage à travers ses photos qui seront exposées lors de l’exposition “Communautés toujours plus belles” au Queer Photo Day. À travers cette interview, on se remémore la genèse de ces soirées et on continue de faire exister les multiples génies de l’artiste Dora Diamant.
Qu’est-ce que Folle Sentimentale, sa genèse, sa direction artistique musicale… ?
Pipi de Frèche – J’ai rencontré Dora dans un cadre de fête et c’est ce que nous faisions le plus ensemble, toutes les occasions étaient toujours bonnes et Folle Sentimentale est la dernière émanation de la rencontre entre notre désir de fête insatiable et les jeux de mots de Dora, un de ses génies, une deuxième langue pour elle. « Folle sentimentale » la définit aussi assez bien, Dora est l’éternelle amoureuse. Nous n’avons absolument rien conceptualisé. Ni orientation musicale, ni discours concernant l’intention de cette soirée. On voulait simplement inviter nos amis à mixer, à danser, à s’amuser, et nos amis sont majoritairement Queer/TPG, artistes, musiciens… Folle Sentimentale est vraiment folle !
Aujourd’hui, j’envisage Folle Sentimentale comme un moyen de nous lier à Dora, une manière moins intime. Dora sera pour toujours une figure incontournable du DIY à Paris, de l’urgence de la jeunesse Queer des 15 dernières années, elle a inspiré tout le monde autour d’elle et ça continue.
A quoi s’attendre pour cette Folle Sentimentale dans le cadre de Bizarre ?
Pipi de Frèche – L’apéro du jeudi soir est un début de weekend possible ou un avant goût du weekend alors l’enjeu est grand : délivrer nos âmes engourdies de la semaine dans un big bang cosmique.
Qu’est ce que l’Archive Dora Diamant ? Qui était Dora Diamant ? Pourquoi cela vous semblait-il important de créer cette archive de photos ? Et quelles en sont ses missions ?
Clara Pacotte – L’Archive Dora Diamant est une initiative des ami·e·s proches de Dora. Nous avons regroupé toutes les photos qu’elle a prises sur pellicule afin de constituer un fonds de plus de 8000 clichés.
Grâce à la vente des livres de la collection de son père, nous avons décidé de créer une association destinée à mettre en valeur le travail photographique de Dora et de le publier sous forme de « magazines-fanzines » glossy, où les photos en pleine page prennent toute la place. Les choix éditoriaux s’attachent à rester au plus proche de ses affinités esthétiques allant de la culture DIY, aux photographes japonais de Nakano et Shinjuku en passant par Nan Goldin.
Chaque numéro présente la sélection subjective d’un ou deux de ses proches. Ainsi, l’Archive Dora Diamant ne tend pas à présenter une monographie du travail de Dora mais une multitude de regards personnels et intimes sur celui-ci. Elle était une personne à mille facettes, un peu comme une boule disco mais qui n’irait pas seulement dans les clubs. On la présente souvent comme une icône de la nuit, ce qu’elle est pour beaucoup de gens du fait de son goût pour les rencontres et la fête, mais nombre de ses photos présentent aussi des scènes intimes où apparaissent les personnes composant sa famille choisie (entre Tokyo et Paris, entre les parcs en fleurs et les afters, entre les lacs et les lits).
Dora mettait assez peu son travail de photo en valeur. Elle prenait des photos de tout le monde, tout le temps. Mais elle le montrait sporadiquement. C’est pourtant un témoignage important de la vie nocturne des années 2014 à 2020. Et c’était aussi important pour nous de faire vivre ses photos au-delà de son cercle proche.
Dora vivait aussi avec ses photos, elle collectionnait beaucoup. Quand elle s’installait quelque part pour un temps (Tokyo par exemple), elle imprimait certaines de ses photos et les accrochait sur ses murs pour toujours avoir ses ami·e·s autour d’elle. Elle faisait principalement des portraits car elle aimait les gens (c’est un peu bateau à dire mais c’est la vérité). Elle aimait rendre la vie excitante et c’est pourquoi tant de personnes ont été touchées par sa présence, leur rencontre, son apparence, sa liberté de parole et de présentation. Cet embellissement perpétuel du quotidien était un aspect central de sa personnalité et publier cette vision du monde, ressentie dans son travail, c’est aussi une belle façon de lui rendre hommage puisque c’est finalement une grande partie de son « héritage ».
Évènement Facebook Folle Sentimentale : https://fb.me/e/21jQqju6Q
Évènement Facebook Queer Photo Day : https://fb.me/e/2d83bdhTj
INFOS PRATIQUES
13/10/2022 – 18h-2h
Entrée libre
📍À la folie
26 avenue Corentin Cariou
75019 Paris
Quelques mots pour en savoir plus sur le BIZARRE Festival
Une ode à la fête certes mais avant tout un profond désir de visibilité les talents queers des environs, de les glorifier et surtout de leur dédier deux week-end tout entier ! Tout comme les deux autres éditions précédentes, Bizarre prend place dans trois lieux voisins au sein du parc – Le Pavillon Villette, secret le mieux gardé de La Villette, À la folie, lieu culturel emblématique de la scène queer et au-delà, et le studio de Tsugi Radio – la programmation particulièrement étoffée de cette édition croise les identités, les affinités, les sensibilités et les disciplines.
Trois mots pour vous faire comprendre l’étendu de cette programmation pluridisciplinaire et éclectique.
Conviviale
C’est ce que j’aime dans le Bizarre, la convivialité de certains événements, la création de moments à partager pour tous les âges, tous les goûts et tous les intérêts. Les papilles ne sont jamais mises de côté et même plutôt mises à l’honneur lors de la journée dédiée aux Familles (événement passé) ou encore Le Brunch Cabaret sur le thème de la série Le Coeur à ses Raisons en compagnie de quatre artistes de la scène burlesque et drag parisienne : Vesper Quinn, Rico Tourky-Brille, Vicomte Harbourg, Matamore Occhio. En parlant de drag, c’est avec ma préférée qu’on se donne rendez-vous ce dimanche lors de l’indétrônable Bingo Drag made in À la folie ce dimanche 23 octobre.
Inspirante
Comme un cabinet des curiosités revisitées, il y en a pour tous les goûts. Pour les plus brain, le festival s’est associé avec Tsugi Radio qui donne le micro à des invité·e·s de marque (Bilal Hassani & The Juan MacLean, Minima Gesté & Chriss Lagg & réalisatrice de « Paroles de King » & Xavier Paufichet) pour mettre à l’honneur les communautés queer ! Autre exemlple pioché dans les huits jours de réjouissances, le samedi 22 octobre verra ainsi se succéder un après-midi À la folie mettant en avant sous forme d’expo des artistes photographes queer sur le thème “communautés toujours plus belles”, puis une soirée tour à tour réflexive et festive orchestrée par les médias culturels Manifesto XXI et Lesbien raisonnable.
Festive
On remercie Bizarre pour son offre festive qui nous fait bouncer avec une selection de collectif queer de la scène parisienne. Tel un défilé, le festival à su faire une sélection de collectif emblématique, authentique et surtout des plus déjanté. La Créole, Barbi(e)turix, Spectrum, Tech Noire, Vendredix, AÏE, tous se partagent entre À la folie et le Pavillon Villette pour des nuits endiablées parfois jusqu’à 8h du matin.
© vovotte
photo 1 : MustangBarbi(e)turix
photo 2 : Barbi(e)turix
Photo de couverture de l’article visible lors de l’exposition photo « Communautés toujours plus belle » la folie ce samedi 22 octobre, ©Dora Diamant
Article écrit par Thaïs Juillerat
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