Le Girls Don’t Cry festival annonce un week-end sous le signe de Vénus 🪐

La Petite est de retour sur la scène électronique avec son nouveau format de Girls Don’t Cry ; un festival pluridisciplinaire qui aura lieu du 26 au 28 novembre, au Metronum à Toulouse. Un week-end qui promet de la joie et de la musique flamboyante !

Depuis 2004, La Petite organise des fêtes électroniques et soutient les carrières des femmes cisgenres, personnes transgenres et non-binaires.

Pour cette première édition, ce sont les artistes : Cate Hortl – live, GRRLSSS, Imis Kill, La Fraîcheur, Lotic, Saku Sahara, Soyoon, Tatyana Jane, Transterror, TTristana, Weronika qui seront mis·es à l’honneur. Haute voltige musicale certes, mais pas que ! À travers leur programmation féministe, le Girls Don’t Cry Festival propose également des expositions, une Baby Room pour les plus petits, une table ronde autour des médias féministes, des projections de pornos féministes (au cinéma Utopia Borderouge) et un cabaret Drag. Une vision globale pleine de créativité qui s’inscrit dans une démarche engagée pour bousculer les normes de genre et provoquer le changement des mentalités.

Nous avons posé quelques questions à Camille Mathon, la Directrice Artistique du festival et de La Petite.

Pourquoi et comment vous est venue l’idée d’un format festival pour sensibiliser le public à votre cause ?

La Petite organise des événements autour des musiques électroniques depuis 17 ans, c’est le fondement de toutes nos autres actions. Nous avons toujours eu à cœur de faire danser nos publics !
L’idée du Girls Don’t Cry Festival est née à l’été 2019, au bord d’une piscine, pendant le séminaire estival de La Petite. Nous avions réuni l’équipe permanente et le Conseil d’Administration bénévole pour repenser nos projets événementiels. Dès le premier tour de table il est apparu très clairement que notre point commun principal était la passion de la fête. Puis à la fin d’un atelier en petits groupes, tous les petits groupes, sans se concerter, avaient eu la même idée : organiser un festival.
L’idée avec le Girls Don’t Cry Festival est de réunir toutes nos actions, tous nos engagements, tout ce qu’on aime : des concerts pour danser, des ateliers pour faire, des conférences pour apprendre.
Nous faisons également le constat collectif qu’à Toulouse nous avons d’un côté des événements communautaires lgbtqi+ très diy sans direction artistique, et d’un autre côté des événements musicaux pointus pas très inclusifs. Nous cherchons à être à l’intersection de ces propositions : offrir au public toulousain à la fois une programmation artistique exigeante et un cadre inclusif et sécurisant.

Le Girls Don’t Cry Festival s’inscrit dans une démarche d’offrir une safe place pour tou·te·s. Quelles sont les actions mises en place lors de l’événement pour garantir liberté et bienveillance ?

Le premier élément est la manière dont nous avons construit ce festival : avec des personnes concernées. Un groupe de travail bénévole s’est constitué pour travailler à la programmation non musicale du festival : les ateliers, expositions, projections, etc. En s’appuyant sur un groupe de personnes issues d’horizons multiples, nous élargissons le champ des possibles et ce projet se nourrit de toutes les individualités qui y contribuent.
Ensuite, nous prêtons une attention particulière à la programmation pour que les personnes minorisées sur le champ social s’y reconnaissent.
Nous avons également créé « Main Forte » : un groupe de bénévoles formé·es et dédié·es à l’intervention contre les violences de genre en milieu festif, qui seront déployé·es sur le GDC Festival puis sur 5 autres festivals partenaires. Pendant 5 jours les bénévoles Main Forte se sont entrainé·es à l’écoute des récits de violence, à l’intervention directe, ont travaillé sur les discriminations pour savoir les identifier. Nous avons construit un protocole d’intervention précis qui est partagé avec les équipes d’accueil du lieu et les équipes de sécurité.
Enfin, nous mettons en oeuvre d’autres petites actions pour prévenir les violences de genre :
– nous organisons un pédibus pour ne pas effectuer le trajet de retour seul·e
– les toilettes sont mixtes
– nous distribuons un manifeste de positionnement au public à l’entrée
– des affiches de sensibilisation sont installées dans le lieu

En tant qu’association culturelle et féministe, quels conseils pouvez-vous transmettre aux autres organisateur·rice·s pour faire de la fête un lieu d’activisme positif ?

En faire un sujet et le vouloir sincèrement ! L’activisme de nos fêtes est le reflet de nos engagements personnels et collectifs. Notre équipe est constituée de militant·es féministes et cela se voit à la fois dans nos actions et dans notre manière de travailler. Toutes nos actions sont pensées à travers ce prisme et rien n’est laissé au hasard.
On peut avoir les meilleures intentions du monde et se tromper, l’important est de se remettre en question en permanence, de prendre en compte les retours que l’on reçoit et d’essayer de faire mieux.
Il est assez facile aujourd’hui de trouver des organisations (comme La Petite !) auprès desquelles se former et trouver des pistes.

Véritable petit écrin de bienveillance le Girls Don’t Cry Festival se veut défenseur des artistes audacieux·euses et engagé·e·s. Une belle occasion de laisser libre cours à toutes vos envies, d’être vous même sans contrainte, de retrouvez vos adelphes le temps d’un week-end.

Retrouvez toutes les informations et la billetterie sur l’événement Facebook et le site internet.

 

Crédit photo : Feeligrans