La nouvelle politique financière de Live Nation au centre d’une controverse
Face aux chamboulements provoqués par la pandémie sur l’industrie musicale, le promoteur américain Live Nation a récemment affirmé vouloir mettre en place de nouvelles mesures auprès de ses artistes, incluant une diminution de leurs cachets et une politique d’annulation drastique et contraignante. Une annonce qui a provoqué le mécontentement des acteurs de l’écosystème, les encourageant à saisir le Congrès américain afin de mener une enquête pour comportement monopolistique.
La semaine dernière, le journal Rolling Stone publiait une analyse de la nouvelle politique annoncée par le géant américain Live Nation. Dans un document adressé aux artistes représentés par la structure, celle-ci leur demande notamment d’accepter une diminution de 20% de leurs cachets pour faire face à la crise crise financière résultant du COVID-19, mais également de rembourser le double de celui-ci en cas d’annulation d’un événement, les obligeant à couvrir des frais largement supérieurs à ceux fixés jusque-là.
Outre ces deux mesures sensiblement contraignantes, le promoteur exige par ailleurs une réduction des taux d’acompte pour les réservations, une obligation stricte d’obtenir une autorisation pour les spectacles en direct, la prise en charge par l’artiste des frais de transport et d’hébergement et enfin l’impossibilité de contester le choix des sponsors des événements impliquant leur présence. Une décision impliquant une charge financière sans précédent pour les artistes de Live Nation.
Face à cette annonce, trois organisations américaines – la Future Of Music Coalition, l’Artist Rights Alliance et le Center For Digital Democracy – ont adressé une lettre conjointe au Comité judiciaire de la Chambre des représentants des Etats-Unis afin d’exiger une enquête sur les pratiques de la structure, jugées monopolistiques, abusives et précarisantes pour les artistes, qui ne bénéficient d’aucune autre option que d’accepter les nouvelles conditions d’exploitation sous peine de se retrouver sans possibilité de produire leurs spectacles.
Suite à la controverse, Charles Attal, co-président de C3 Presents – filiale de Live Nation, a affirmé que le document présentant la nouvelle politique du promoteur américain n’était finalement pas à prendre en compte, et qu’il ne faisait qu’ouvrir une négociation possible entre les parties prenantes. Il a ajouté avoir bien pris en considération les demandes des artistes pour revoir en conséquence de nouveaux termes qui aboutiraient à un consensus. Une affaire à suivre qui risque de chambouler à son tour les conditions de production pour les concerts de l’année 2021.
Retrouvez l’analyse en détails du document de Live Nation sur le site internet de Rolling Stone.