Digitalisation et révolution numérique : quel futur pour les musiques électroniques ?
Le vendredi 14 février 2020, la conférence « Electro Music : A survival guide » avait lieu à l’Université Toulouse 1 Capitole. Le fondateur de Regarts, Karim Guerch, l’avocat Maître Tricoire, Sophonic et Sacha Bernardson ont échangé sur la révolution numérique et la digitalisation des musiques électroniques.
Il y a quelques années, organiser une conférence sur les musiques électroniques au sein d’une université aurait été impensable. C’est pourtant ce qu’on réalisé des étudiants toulousains en proposant un échange sur les enjeux de ce genre musical, entre artistes, professionnels de la musique électronique, académiques et étudiants.
L’artiste Sophonic, et le virtuose Sacha Bernardson ont partagé leurs expériences de musicien et de compositeur. Complété par l’intervention de Monsieur Karim Guerch le directeur de la structure REGARTS fondatrice du festival Electro Alternativ qui a animé ce premier temps de discussion autour de la communication.
C’est autour de la révolution numérique et comment celle-ci a influencée l’édition et la production de la musique que différents experts ont échangé. En effet, pour la musique électronique les artistes ne produisent plus uniquement en studio puisque les outils ne sont plus les mêmes. Un morceau peut se produire de chez-soi et ces nouvelles méthodes ont chamboulé la diffusion et l’écoute. La musique électronique ne cesse de se diffuser, comme le disait Sophonic “avant les enfants voulaient devenir pompier, maintenant ils veulent être DJ”
Dans un second temps des professionnels du droit ont rejoint la discussion afin d’éclairer les zones d’ombre posées par la « digitalisation » de la musique. Qu’est-ce qu’une œuvre aux yeux de la loi ? Quelle protection offre le droit d’auteur ? Maître Tricoire avocat spécialiste en Propriété Intellectuelle accompagné de Mélanie Sescosse directrice territoriale à la SACEM ont répondu à ces interrogations et ont évoqué la rémunération des artistes et plus particulièrement des DJs électro.
La SACEM qui collecte et répartit les droits des auteurs, propose de nombreuses aides pour les talents émergeants c’est d’ailleurs la première société de gestion collective à intégrer l’AFEM (Association for Electronic Music) une association professionnelle dont Technopol fait parti. Sacha Bernardson, artiste et ambassadeur de MyCelia, a lui aussi participé au débat et propose à titre expérimental ce qui pourrait être la solution : un passeport créatif basé sur le système de blockchain pour savoir exactement où la musique est diffusée, et ainsi mieux rémunérer les artistes !
Il ressort de cette conférence que les particularités de la musique électronique tendent à modifier les pratiques, en délaissant les majors au profit du développement de collectif basée sur une économie circulaire qui semble être la nouvelle façon de fonctionner dans la musique, un mode de production et de diffusion plus rapide grâce aux nouvelles technologies qui pourraient bien être la clef d’une rémunération équitable des auteurs.