En 2019, 70% des événements de 3 clubs parisiens ne possédaient aucune artiste féminine

C’est le résultat d’une étude du groupe “L’appel du 8 mars”, qui analyse l’évolution de la représentation des productrices et femmes DJs dans le milieu musical électronique entre 2017 et 2019. 

Le projet voit le jour en 2017 et part du constat que les femmes productrices et DJs manquent cruellement de visibilité et sont trop souvent sous-représentées dans le milieu de la musique. Mené par Lou Berlinger et Deborah Rolls, l’appel du 8 Mars essaye de donner la parole à celles et ceux qui font bouger la place de la femme dans cette industrie. 

L’objectif de l’étude est clair:  observer la mixité proposée dans la programmation de cinq clubs représentatifs de la scène électronique parisienne et européenne (Rex, Djoon, Concrete, Fabric, Berghain) afin d’observer les grandes lignes du ratio hommes/femmes derrière les platines. Pour Lou Berlinger « la place de la femme dans le milieu électronique français est en train d’évoluer. Nous menons cet engagement pour plus de visibilité, plus d’égalité et plus de promotion, afin que les mentalités évoluent et se mettent en adéquation avec ce que les femmes artistes ont pu apporter, techniquement et intellectuellement, à l’histoire de la musique électronique”.

Si l’on regarde de plus près les résultats à Paris, nous pouvons observer une progression de 3,24 % dans le nombre de femmes artistes bookées entre 2017 et le premier semestre de 2019, et c’est le club (désormais disparu) Concrete qui menait la danse avec 7,26% d’augmentation. Ces chiffres restent malheureusement très bas, d’autant plus qu’il faut mettre en perspective ces chiffres : les soirées au line-up 100% féminin ont tendances à gonfler les chiffres réels. Pour cause, les soirées ayant au minimum une une artiste ou un duo féminin sur leur line-up sont presque inexistants à Paris.

 

 

L’étude s’intéresse également à la place attribuée aux artistes féminines sur les plateformes de ventes de musique en ligne dans les recommandations mensuelles (du genre minimal et techno) proposées par deux des principales plateformes digitales spécialisées en vente de musiques électroniques (Beatport et Juno Download) entre 2016 et 2019. « Les plateformes digitales de vente de musiques ont un rôle majeur à jouer quant à la promotion de productrices auprès des DJs et des artistes de la scène électronique. L’ajout d’une recommandation mensuelle composée de morceaux produits uniquement par des femmes participerait grandement à renforcer leur visibilité en ligne »  souligne Deborah Rolls.

Résultat, le groupe remarque une augmentation de 40 à 60% des femmes dans les recommandations techno. Les chiffres restent cependant encore faibles car moins de 10% des titres figurant dans les recommandations mensuelles (Techno et Minimal combinés) sont produits par des femmes artistes.

Paradoxe, les discussions, conférences et débats sur la manière de combler l’écart entre les sexes dans l’industrie de la musique sont pourtant plus populaires que jamais. Mais si nous suivons cette courbe, l’égalité des sexes ne sera accessible que d’ici 22 longues années. 

 

Plus d’informations sur le site de female:pressure.

Photo en une : © Geo.H Photo
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