Le Burning Man : une rencontre artiste annuelle

Le Burning Man est l’invité spécial de la Paris Electronic Week pour son édition 2019, l’occasion pour nous de revenir sur cet événement qui a lieu chaque année depuis 1987, dans le désert de Black Rock au Nevada.

Qui n’a jamais entendu parler du Burning Man ? Vu la fameuse émission “J’irais dormir chez l’homme qui brûle” ? Depuis près de 40 ans, c’est une véritable ville qui se crée au coeur de l’Amérique, où les oeuvres d’art remplacent les buildings, où les véhicules mutants remplacent les métros. Le monde entier est invité à partager son oeuvre, grande ou petite et à donner sans recevoir. Seule contrainte : le thème qui évolue chaque année. Après la voûte céleste en 2004, les rites de passages en 2011 ou encore I, robot en 2018, cette année se déroulera sous le signe des métamorphoses. 

Comme chaque année, les croquis des oeuvres et des installations (choisies minutieusement par une commission) sont disponibles sur le site du Burning Man, afin que le public puisse se faire une idée des oeuvres en amont de l’événement. Les chanceux burners pourront notamment observer l’horloge Critonium Clocks de Alena Starostina, qui réfléchit sur notre perception du temps, ou bien la dernière station service de 2120, nommée ironiquement Awful’s Gas & Snack par son auteur Matthew Gerring. Vous pourrez également retrouver Squidsoup (qui travaillent avec Four Tet depuis 2015) et leur projet Desert Wave composé de 650 points de lumière et d’un son froid, prêt à arrêter le temps.

C’est plus de 70 oeuvres d’art qui seront exposées pendant cinq jours et parmi elles, l’oeuvre Fragments de Marc Ippon De Ronda, l’unique Français de la bourse honoraria 2019. Véritable défi technique et financier, l’artiste veut élever des structures de plus de 7m qui seront résistantes aux vents et à l’interaction. Pour cela il s’est associé au Studio ATO design, qui s’occupera de la construction de l’oeuvre : »Fragments est conçue comme une oeuvre interactive. Nous voulons que le public puisse monter les marches de la pyramide, s’asseoir à l’ombre des éclats de miroir, y regarder changer leur reflet » nous confie l’artiste, « pour contrer les éléments, j’ai imaginé des cérémonies de « dusters », des processions de prêtres avec de grands plumeaux qui viendront chaque jour enlever le sable des miroirs ! Cela permettra d’entretenir l’oeuvre sans dénaturer l’imaginaire mythique qui l’entoure. »

C’est un véritable challenge qui s’annonce pour installer cette structure imposante dans le désert de Black Rock City : « l’oeuvre va voyager en camion jusqu’à la « Playa » de Burning Man. Là, nous finirons de l’assembler à la manière d’un immense puzzle. Il va falloir soulever des fragments allant jusqu’à 7m de haut avec une grue, en plein soleil. Nous aurons une semaine, après, Burning Man ouvre ses portes! »

Le créateur aime travailler avec différents supports. Très inspiré par la musique et l’événementiel (installations au Weather Festival, au Time Warp, au Movement Festival…), il met un point d’honneur à faire travailler ces deux arts en symbiose : « J’ai été marqué par cet univers, les grands DJ et les communautés que rassemble cette musique. Aujourd’hui, en tant que directeur artistique d’ATO Designs, je continue à créer des scénographies pour des musiciens. C’est important pour moi de présenter de l’art contemporain hors des musées, de mêler les frontières des genres artistiques. »

Véritable pépinière, le Burning Man permet d’offrir une visibilité internationale à plus d’une cinquantaine d’artistes chaque année : « Présenter une oeuvre de cette ampleur à Burning Man et recevoir une Bourse du Black Rock City Honoraria, sont évidemment une formidable reconnaissance, mais d’un genre nouveau, comme un changement de registre. » Pour Marc Ippon de Ronda, c’est un défi à relever qui peut toucher un public totalement nouveau : « Pour le moment c’est un défi immense, mais quand l’oeuvre tiendra debout sur le Black Rock Desert, on aura réalisé une vraie prouesse technique et artistique. J’espère que cela donnera envie à un nouveau public de suivre et soutenir mon travail. »

Cette expérience variera avec le son, la lumière et l’état d’esprit de chaque visiteur.

Marc Ippon De Ronda

Faire partie du Burning Man est un état d’esprit. Ce qui n’était qu’une utopie dans la tête de Larry Harvey et John Law est aujourd’hui une réalité dont la pensée s’est largement propagée. Dans le désert du Karoo, au coeur de l’Afrique du Sud, l’Afrikaburn, semble avoir réussi à créer un espace hors du temps tout comme son aîné le Burning Man. Aux quatre coins de la planète, des rassemblements où la liberté d’expression est prônée se forment. C’est aussi le cas du Nowhere Festival dans le désert de Monero, au Nord Est de l’Espagne. Une destination qui s’avère plus accessible pour certains.

Bien que  l’événement souffre depuis quelque temps de certaines critiques avec l’arrivée de célébrités ou les zones aménagées pour les ‘riches hippies’, le Burning Man est loin d’avoir perdu ses valeurs. L’art continue toujours d’exister et le concept de se propager. L’homme de bois peut continuer de brûler.

 

Plus d’informations sur le Burning Man : Site / Page Facebook

Plus d’information sur Marc Ippon de Ronda : Site / Facebook / Instagram Cagnotte pour soutenir l’oeuvre Fragments

Photo : © Arthur Mamou-Mani
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