MZA dévoile son dernier EP ‘Let Me Tell You A Few Things About Me’ sur TETE VIDE : un voyage introspectif
MZA dévoile son nouvel EP ‘Let Me Tell You A Few Things About Me’ sur TETE VIDE : une invitation à entrer dans son jardin secret, à la découverte d’émotions et de rythmes percutants. Avec ce projet, son travail le plus abouti jusqu’ici, MZA fusionne les genres, entre kick bass groovy, mélodies planantes et voix entêtantes. Avec une capacité à dépasser les frontières entre les styles, sans déroger à ses influences techno et trance, la productrice fait ici la démonstration d’une identité musicale bien définie, et emmène ses auditeurs au cœur d’un voyage introspectif.
Ton EP « Let me tell you a few things about me » vient de sortir sur TETE VIDE. d’où est partie cette collab ?
La collab avec TÊTE VIDE est un peu particulière. J’ai rencontré Charles (le cofondateur) il y a maintenant 18 mois lors d’une soirée où je jouais au Rex. A ce moment-là, il venait de monter TETE VIDE et me parlait de son label. Quelques mois plus tard, on s’est recroisés à Berlin, où je jouais pour HRA et où il venait voir Butschi. A partir de là, on a pas mal discuté, et il a commencé à s’occuper de mes bookings. Parallèlement, le label s’est développé, j’ai d’abord sorti une première track en collaboration avec Desire sur le various artist TV200%. Quand j’ai fini cet EP, on a réfléchi ensemble à comment le sortir et Charles m’a ainsi proposé de sortir le premier EP TETE VIDE.
Depuis quand prépares tu ce projet ?
L’été dernier, j’ai eu quelques semaines ou j’ai pu me concentrer à fond sur la production musicale. J’ai composé de nombreuses tracks, certaines ressemblant au dernier EP fast-techno que j’avais sorti chez Extra Energy. J’avais l’impression de m’épuiser dans ce style, et d’être dans quelque chose de trop dark. Pour sortir un peu de cette spirale, j’ai commencé à dig des samples différents et j’ai du coup pas mal incorporé et twisté de nouvelles rythmiques et vocaux trap, bouncy, sexy, m’ouvrant carrément à des nouveaux styles. J’ai aussi fait des tracks complètement hors de mes styles habituels. Je pense que du coup l’idée d’un EP est apparue à ce moment-là. Fin janvier, j’avais ce qu’il fallait pour “clôturer” l’EP musicalement.
Le titre de cet EP est évocateur. Que souhaites tu raconter à celles et ceux qui t’écoutent à travers ces 5 tracks?
Ce que j’avais envie de raconter, c’est d’abord cette démarche de casser les styles dans lesquels je ne trouvais plus autant de plaisir qu’avant. Je voulais qu’on comprenne le renouveau musical que j’avais vécu ces derniers mois.
Ensuite, il faut savoir que chaque track a son histoire et a été conçue dans un contexte particulier. Chaque track raconte une des émotions qui m’a traversée, qu’elle soit mélancolique ou dansante. Un.e producteur.ice doit toujours pallier avec sa vie et ses émotions, et pour moi, chaque track dit quelque chose de lui / d’elle. Je raconte donc des parties de ma vie, et j’invite l’auditeur à entrer dans mon jardin secret.
Cet EP est composé de sonorités multiples : de rythmes très groovy ou fast techno à des mélodies plus lentes, en passant par des influences dnb dans Do I trust myself. Était-il important pour toi de mêler tous ces styles ?
Oui, il était super important de montrer toute une palette de styles différents. Parce que plus le temps passe, plus je pense qu’un.e artiste ne devrait jamais s’ancrer dans un style, mais plutôt définir quel est son son. Je voulais aussi sortir de “juste” faire du son club. Quand on commence à produire, on a envie que ses morceaux soient joués, donc on a tendance à faire du sur-mesure pour le club. J’avais vraiment aussi un tournant par rapport à ça, et de sortir des morceaux qui peuvent juste s’écouter chez soi. J’avais envie de surprendre l’auditeur comme j’aime être surprise. Aussi, les styles musicaux évoluent avec les modes et les moyens de consommation des gens. Produire dans plusieurs styles, c’est aussi poser quelque chose qui s’ancre dans le temps.
C’est un EP qui te représente. As-tu le sentiment qu’il marque un certain tournant dans ta carrière ? Est-ce ton travail le plus abouti jusqu’ici ?
Pour moi, chaque EP que j’ai sorti (celui-ci étant le 4ème) était abouti et avait un sens. Donc, comme tous les autres, j’ai le sentiment que c’est un projet très réfléchi. C’est d’ailleurs pour moi le but d’un EP, de créer un projet plus abouti que de juste composer des tracks. Cela permet d’avancer en tant qu’artiste, de te re-définir, de te remettre en question et de ne jamais rester dans un truc facile. Finalement, dire quelque chose de soi, c’est aussi prendre un risque. Aussi, je pense que les EP restent beaucoup plus dans le temps.
Néanmoins, sur cet EP, il y a une différence assez notable, c’est que j’ai pu bosser main dans la main avec Charles, qui m’a énormément aidé pour consolider le tout. Bosser à deux sur cet EP, ça a donné plus de force au projet. Etant assez proche du label, on a vraiment pu creuser certaines parties (comme le design avec Léo et LRAF Studio, la promo, etc). Sur ces points là, ça fait partie d’un de mes EP les plus aboutis.
Dernier point, je pense aussi que c’était important de parler de moi, je vis aujourd’hui de la musique, je suis intermittente et j’en suis très reconnaissante car j’ai l’impression d’avoir gagné en légitimité. Je suis de plus en plus entourée, entre autres par TETE VIDE sur les bookings et administrativement par Elemento Records . Je voulais marquer ces changements.
Musicalement, quels sont les artistes qui t’inspirent en ce moment, ou qui t’ont influencé ?
J’écoute et je joue plein de trucs différents, tout en restant toujours dans la musique électronique. Je pense que je suis très influencée par les différentes scènes, et le renouveau qu’on a depuis la fin du Covid. Je m’inspire de ce que j’écoute sur la route, ou en club. Donc je voulais vraiment mélanger mes anciennes influences fast-techno (avec les labels Mama Told Ya, Fast Forward, Vision Ekstase, UTE, ou Amniote Editions) à la nouvelle scène bouncy techno et trance qui m’inspire énormément (avec les labels TETE VIDE justement, Hot Meal Records, ou certains artistes précis comme DBBD, Stef de Haan ou même DJ Traytex), tout en incorporant des influences moins clubs (Overmono, Bicep ou même Lana Del Rey).
J’ai aussi cette année beaucoup collaboré avec d’autres artistes parisiens que j’admire et ça m’a permis aussi de m’ouvrir à leurs styles (par exemple avec Aasi, DJ Physical ou DJ Overclock).
Quels sont tes projets pour la suite ?
Niveau prod, j’ai envie d’aller encore plus loin dans l’idée d’explorer de nouveaux styles et de trouver quel est vraiment le son MZA. Peut-être l’explorer dans un encore plus gros projet, celui d’un album, je ne sais pas. Et ne jamais rester dans ce que je sais faire, mais toujours aller plus loin.