PREMIERE | RAVL – Gravitational Beam Emitter [Cane Corso]

RAVL, DJ partagé entre Lyon et Marseille, colore ses sets de breaks et de mélancolie, associés à la chaleur de synthétiseurs analogiques et à des percussions glaciales. Producteur chevronné, il a notamment sorti le très plébiscité “Outrenoir”, sur Nü Kvlture, qu’ont déjà emprunté Blumitsu au Boomtown Fair, ou bien Jamie XX au Making Time. Fort de ce bouillon d’influences lui conférant un style unique, RAVL enchaîne les collaborations avec des fleurons de la scène Bass Music française et des collectifs, de Metaphore Collectif, à Animals Industry. Ce représentant de la cité phocéenne signe Gravitational Beam Emitter sur la deuxième compilation de Cane Corso. Le label nantais de Ano Poli fêtera la Release Party de cette Various Artist, nommée “Dog’s Breakfast”, le 30 avril prochain au Ferrailleur à Nantes.

 

Qui es-tu ? Peux-tu présenter ton projet RAVL ?

Hello Technopol ! Ici RAVL, DJ et producteur de Bass Music basé à Marseille. J’ai commencé à produire de la musique électronique il y a bientôt 10 ans maintenant, mais c’est seulement depuis 2020 que je me produis sous cet alias, et ce plus professionnellement qu’auparavant. Au début plutôt orienté techno, j’ai de plus en plus dévié vers la Bass Music et tout un tas d’autres genres plus alternatifs comme la UKG, le Hard Drum ou le Breakbeat. Après être apparu sur beaucoup d’EP et de VA ces deux dernières années parmi lesquels on retrouve des labels comme [re]sources, Nü Kvlture, Blue Night Jungle ou encore Omakase, et avoir sorti mon EP “Archives” chez Bad Tips début 2024, je prépare un nouvel EP qui sortira en mai sur traverse, le label de Lolo Batten. Je suis aussi en train de fignoler mon nouveau live que je jouerai pour la première fois au festival Le Bon Air le 17 mai à Marseille !

 

Quelles sont tes inspirations dans ton processus de création ?

Ça dépend beaucoup de ce que je veux faire et ce n’est pas tout le temps le cas, mais je m’inspire souvent d’œuvres issues d’autres milieux artistiques, comme la peinture, la littérature, ou encore la bande-dessinée comme c’est le cas ici. Avec Gravitational Beam Emitter, nom emprunté à l’arme dévastatrice de Kilee, protagoniste principal de l’œuvre de Tsutomu Nihei “BLAME!”, j’ai tenté de m’inspirer de l’esthétique du lointain monde post-apocalyptique habitant cette odyssée obscure.

 

Peux-tu nous parler de Gravitational Beam Emitter ? Quelle est l’histoire derrière cette track ?

Je voulais me forger une track très orientée dancefloor hybridant des percussions et rythmes empruntés à la scène Bass Music sud-américaine et des timbres aux allures cybernétiques, tout en ouvrant le morceau sur quelque chose de plus Breakbeat-Techno. J’ai aussi cherché à développer au cours du morceau une mélodie teintée d’un style à mi-chemin entre Hyper Pop et textures digitales glitchées, qui à mon sens collait à merveille avec l’esprit de cette seconde compilation estampillée Cane Corso.

 

 

Tu sors cette track sur le label nantais Cane Corso. Comment cette collaboration a-t-elle vu le jour ?

C’est mon super pote HI ROSIE, avec qui je fais de la musique depuis longtemps, qui m’a parlé du projet de second Various que Ano Poli était en train de monter. Je suis allé écouter la première compil du label que j’ai beaucoup aimée et j’ai commencé à envoyer des idées de tracks à Ano Poli, jusqu’à ce qu’il me dise que Gravitational Beam Emitter collait parfaitement à ce qu’il voulait sortir sur ce projet.

 

Quel avis portes-tu sur la scène électronique d’aujourd’hui ?

Je pense que c’est une scène extrêmement large et plurielle, et même si elle stagne beaucoup sur certains points, elle innove énormément sur d’autres. La scène alternative et underground est bouillante et ultra créative, notamment dans toute cette sphère de la Bass Music, du Deconstruct Club et de la Leftfield Techno par exemple. Rien qu’à l’échelle de Marseille, il y’a une multitude de producteur·rice·s exceptionnel·le·s qui se démènent pour apporter de la nouveauté dans la scène électronique, de collectifs qui essaient de pousser à la curiosité, d’orgas qui osent des bookings innovants pour faire découvrir à leurs publics certains de ces styles encore sous-représentés. De plus, j’ai l’impression que les barrières entre les genres sont de plus en plus poreuses et c’est ça que je trouve le plus intéressant : que ce soit dans les DJ sets, les lives ou la prod, il y’a en ce moment beaucoup d’hybridation, de chimères électroniques magnifiques qui ne demandent qu’à être mises plus en avant qu’elles ne le sont aujourd’hui.

 

Comment souhaites-tu évoluer dans les prochaines années ?

À vrai dire, je n’en ai pas la moindre idée et c’est ça qui me plaît ! À long terme, je ne me pose pas trop de questions et je verrai où le vent des découvertes musicales me mène, je ne me refuserai pas de bosser sur des projets éloignés de ce que je fais actuellement, et on verra bien ! Peut-être que je me prendrais de passion pour le free-jazz, qui sait ? Non je déconne. Plus sérieusement, et à plus court terme, mon but est de développer au maximum le côté live de ma musique, si possible en collaboration avec d’autres artistes pour monter des projets audiovisuels plus élaborés. J’ai envie de toujours plus développer les collabs, les EP communs avec des artistes et ami·e·s que j’admire. Peut-être même monter un label dans les prochaines années !

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